Conakry : Mamadou Djouldé Barry jugé pour vol en main armée et menace de mort

En détention depuis le 05 février 2021, Thierno Mamadou Djouldé Barry a comparu hier, lundi 8 janvier 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Mairie de Ratoma). Il est poursuivi pour « vol en main armée et de menace de mort » au préjudice de Mamadou Saliou Diallo. Ces faits se sont produits en 2021 au quartier Kamouyah, dans la préfecture de Dubréka, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la barre, Thierno Mamadou Djouldé Barry a réfuté les faits mis à sa charge. Il a aussi argué qu’il était à Sangaredi pour chercher de l’emploi au moment de la commission des faits poursuivis contre lui devant cette juridiction.

« J’ai été interpellé dans ma chambre, ils ont fait une perquisition là-bas. C’est Mamadou Aliou qui a ouvert le portail pour moi, je n’ai jamais escaladé le mur. Lorsque j’étais à Sangaredi, je l’ai contacté pour l’informer. C’est lui qui est venu en personne ouvrir le portail. Lorsque je suis arrivé, quelques instants après, ils ont frappé à la porte, j’ai constaté que c’est des militaires. Après, ils m’ont demandé où sont tes groupes ? Où se trouve l’arme ? J’ai répondu que je n’ai aucun groupe, ni d’arme. Ensuite ils ont fouillé la chambre tout en prenant des objets à moi. J’ai quitté Sangaredi à 21 heures pour venir à Conakry, je suis arrivé à 03 heures. J’étais avec mon ami Sounoussy. Nous sommes partis ensemble à Sangaredi avec son frère le 29 janvier 2021… On a fait un aller-retour ensemble, Sounoussy son frère était là-bas, j’étais logé aux mines. Le 02 février, je suis revenu à Conakry. J’étais allé là-bas pour chercher de l’emploi. Le numéro qu’ils vous ont donné, peut-être c’est le mien, mais moi je ne le retiens pas. Ça fait 3 ans que je suis en détention », a-t-il indiqué.

De son côté, Thierno Mamadou Aliou Diallo, boulanger et témoin dans cette affaire, a chargé le prévenu devant le tribunal.

« J’ai appris qu’il y a eu une attaque chez Aladji Djouldé. Mamadou Djouldé, je ne sais pas s’il était présent, on est dans la même cour, les soi-disant militaires sont venus à 04 heures. C’est deux jours après l’attaque qu’il m’a appelé au téléphone pour me menacer. Il me disait : le vieux, tu es là ? Il m’a dit : je ne vous ai pas vu ce matin dans la cour ? Il a dit : est-ce qu’il y a quelque chose qui s’est passée là-bas ? Je l’ai informé de l’attaque. Au même moment il me dit : toute personne qui dit qu’il ne m’a pas vu là-bas, je vais l’assassiner. La nuit de l’attaque, il n’était pas chez lui, c’est deux jours après qu’il a été arrêté. C’est la nuit de la menace, c’est le même jour qu’il m’a dit qu’il est Sangaredi. La même nuit il a été arrêté, personne ne m’a informé de sa présence. Lui je l’ai toujours conseillé, je lui ai dit que s’il vient à 00 heure, je ne vais pas lui ouvrir. Il vient tardivement, et dès fois il est avec deux (2) jeunes. Je lui avais même posé la question, pourquoi il vient tardivement ? Il m’a dit que lui il est avec des militaires. Je n’ai jamais informé qui que ce soit que Mamadou Djouldé m’a appelé. C’est moi qui ai ouvert le portail aux militaires, lui il a escaladé le mur. Lorsque les militaires sont rentrés, il est allé derrière pour sauter, il n’a pas été pris dans sa chambre », a confié ce témoin.

Egalement, Mamadou Saliou Diallo, neveu de Aladji Djouldé, accuse Thierno Mamadou Djouldé Barry de menace de mort.

« Après l’attaque de la maison de mon oncle, j’ai été chez lui, c’est là qu’il m’a parlé du jeune Mamadou Djouldé, il m’a dit qu’il n’était pas sûr que ça soit lui, mais s’il le voit il pourra le reconnaître. Donc, on a décidé d’abord de porter plainte contre X. À partir de là, les militaires venaient faire des patrouilles. J’étais en rapport avec eux. Personne ne m’a informé que Mamadou Aliou et Djouldé sont des voisins. Le 01 et le 02, j’étais vraiment surpris, parce que je considérais que c’était un oustaz avec sa barbe. A 22h 30, il avait indexé chez moi, lorsque j’étais devant ma porte, il est venu avec son groupe à Samatra, quelqu’un m’a dit il faut monter à l’étage, c’est des bandits. Après avoir porté ma plainte, il m’a appelé pour me menacer. Il a dit qu’il va me tuer », a-t-il expliqué.

Aladji Djouldé Diallo, la victime de l’attaque, assure que c’est lui qui a reconnu le prévenu.

« Ce n’est pas mon neveu qui lui a dénoncé, c’est moi qui a dit que j’ai reconnu le prévenu lorsqu’ils sont venus m’attaquer. Ce jour, chez moi, c’était comme un marché. A mon entendement, des gens l’ont appelé pour l’informer, c’est nous qui nous sommes organisés pour aller à la gendarmerie de Samatara pour porter plainte », a-t-il dit.

L’adjudant-chef Bandjou Kourouma, militaire gendarme à la Cimenterie, a participé à l’interpellation du prévenu Mamadou Djouldé Barry.

« Je l’ai connu à travers la plainte de Mamadou Saliou. On a été informés d’une attaque à Kamouyah. Suite à ça, on s’est rendus sur les lieux. Mais, les assaillants étaient partis. Le matin, l’oncle de Mamadou Saliou Diallo a porté plainte contre X, c’était le 02 février 2021. On a décidé de faire la patrouille. Ce jour, Mamadou Saliou nous a dit qu’on ne vous a pas vu aujourd’hui, parce qu’on doit être aux aguets pour que si le prévenu rentre qu’on l’arrête sur le champ. Lors de notre patrouille, on a constaté qu’une moto a garé, on a observé à distance. Quand il est venu, il a tapé le portail où il est logé, personne ne l’a ouvert, puis il a escaladé le mur. De là, on est venus aussi, on a tapé à la porte, le boulanger est venu ouvrir le portail, on lui a demandé s’il n’a pas vu quelqu’un, il a répondu : non. On a constaté qu’une personne est rentrée et a escaladé le mur de derrière, nous on ne maîtrise pas le coin pendant la nuit. C’est à partir de là que Mamadou Saliou nous a situés et on est allés derrière où on a interpellé Mamadou Djouldé dans un couloir, derrière la cour. Le lendemain, à la gendarmerie, Amadou Djouldé est venu dire que c’est ce monsieur, Thierno Mamadou Djouldé Barry, qui a participé à l’attaque de sa maison, qu’il l’a reconnu. Dans l’audition auditive, Mamadou Djouldé n’a pas reconnu. Mais, sur les menaces, on a constaté que le numéro qu’a donné Mamadou Saliou qui l’a appelé pour le menacer, c’est le numéro du prévenu », a-t-il dit.

L’avocat de la défense, maître Thierno Yero Sidibé, soutient que son client, Mamadou Djouldé Barry, a été interpellé dans sa chambre et que plusieurs de ses objets ont été pris. Il demande que ses objets sous scellés soient présentés au tribunal.

Finalement, le tribunal a rejeté la demande de l’avocat de la défense et a renvoyé l’affaire au 22 janvier 2024 pour les réquisitions et plaidoiries.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624 69 33 33

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