Eau, route, écoles, centre de santé…. SOS pour le district de Gossopa (N’zérékoré) qui manque de tout

Pont à Gossopa (N'Zérékoré)

Situé à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la préfecture de N’Zérékoré, le district de Gossopa, village frontalier avec le Libéria, connaît un manque criard d’infrastructures. Les services d’eau et de santé, le mauvais état des routes, le manque de personnel enseignants sont, entre-autres, difficultés qui assaillent cette population agropastorale, estimée à 1033 habitants. Interrogés ce vendredi, 12 janvier 2024, par une équipe de Guineematin.com qui s’y est rendue, responsables et citoyens de ce village ont exposé les réalités qu’ils vivent depuis longtemps avant de solliciter l’aide de l’Etat et des fils ressortissants pour sortir de l’ornière.

C’est un véritable calvaire que vivent les citoyens du village Gossopa, pourtant non loin de N’Zérékoré, capitale de la région forestière. Nestor Koïba, vice-président du district de Gossopa, est revenu sur les souffrances actuelles rencontrées par son village.

Nestor Koïba, vice-président du district de Gossopa

« Notre village est non loin de N’Zérékoré, mais il souffre énormément de beaucoup de choses sur divers plans. Quand vous prenez la route, elle est distante de 36 kilomètres environ de N’Zérékoré. Et c’est une route dont le parcours est très difficile. Cette route a été ouverte pour la première fois, de la sous-préfecture de Bounouma jusqu’ici en 1989. Depuis lors, ce sont les pauvres citoyens qui, dans leurs actions, prennent soin de cette route. Le tronçon qui quitte le village de Kpao jusque chez nous ici n’a jamais bénéficié de retouche ou de reprofilage. Sur cette route de Bounouma jusqu’à chez nous ici, on traverse au total trois (3) villages dont Plèdeye, Kpao et Kwèïpa. Vous constatez que même sur les rivières et marigots traversés, c’est en grande partie des ponts en bois. Chose qui rend l’accès difficile à notre village. Le vendredi est notre jour de marché hebdomadaire pour un seul véhicule de transport qui vient ici. Pourtant, nous vivons de l’agriculture, et nous avons besoin de commercialiser nos produits des fois. Pendant la saison des pluies, le village est presque coupé du reste du pays à cause du mauvais état de la route », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le vice-président du district de Gossopa est revenu sur les difficultés sur le plan éducatif, sanitaire et d’approvisionnement en eau.

« Nous n’avons qu’un seul bâtiment construit en 2021 par l’ANAFIC qui comprend trois salles de classes (multigrades) pour un total de trois (3) enseignants, dont le directeur (titulaire), et deux (2) jeunes contractuels. Du côté de la santé, nous n’avons pas de poste ni de centre de santé. Nous sommes obligés de marcher vers les autres villages comme Kpao, Bounouma, ou N’Zérékoré pour tous les cas de maladie.  Nous n’avons aussi qu’un seul point d’eau (forage) qui fait des fois l’objet de disputes ou de bagarres entre nos femmes qui vont à la recherche de l’eau. En cas de panne de ce forage, ce sont les rivières environnantes qui sont utilisées dans les familles pour tout besoin d’eau. En ce qui concerne la communication, nous n’avons pas aussi d’installations des réseaux de téléphonie. Notre zone n’est pas couverte par des réseaux de téléphonie guinéens. Même pour s’informer à travers les radios et médias, c’est des problèmes. Nous souffrons énormément ici », a indiqué Nestor Koïba.

Foromo Wamy, notable

Foromo Wamy, un des notables du village, lance un SOS à l’Etat et aux fils ressortissants de Gossopa. « Nous vivons vraiment dans des conditions difficiles ici. Il y a beaucoup de choses qui nous manquent, et nos moyens ne nous permettent pas de réaliser tous ces besoins. C’est pourquoi nous lançons un SOS à l’Etat pour nous aider. Au gouvernement, autorités et même les fils ressortissants de ce village d’ailleurs », a lancé le notable Foromo Wamy.

Pépé Moïse Loua, enseignant à la retraite et citoyen de Gossopa

Même son de cloche chez Pépé Moïse Loua, enseignant à la retraite résidant à Gossopa. « Les besoins de notre village sont multiples et variés. Depuis longtemps nous vivons dans ce calvaire. Nous tentons de faire de notre mieux ; mais seul, on ne peut rien. L’accès n’est pas du tout facile dans ce village. Nous demandons et sollicitons beaucoup l’aide de l’Etat et des autorités à tous les niveaux pour la réalisation de nos besoins », a sollicité Pépé Moïse Loua.

De retour de Gossopa, Foromo Gbouo Lamah et Jean David Loua pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620166816/666890877      

 

Facebook Comments Box