Reprise du procès de Damaro Camara et Cie à la CRIEF : « c’est dur pour nous. Mais, on est obligé… »

Alors qu’on s’acheminait vers les plaidoiries et réquisitions dans le dossier Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, et Cie, une mutation de magistrats de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) vient changer la donne. Dans cette affaire de détournement présumé, l’on s’achemine vers une reprise des débats. Pour maître Santiba Kouyaté, membre du collectif des avocats de la défense de Damaro, interrogé par Guineematin.com, c’est dur de reprendre le procès à zéro.

La récente nomination de magistrats dans les différentes juridictions du pays occasionne un changement de composition au niveau de certains cours et tribunaux. Ce constitue un coup dur pour certains prévenus en détention dans les différentes maisons d’arrêt. Conséquence de ces nominations ? La reprise des débats dans les différents dossiers.

C’est le cas notamment de l’affaire Amadou Damaro Camara et Cie devant la chambre de jugement de la CRIEF, dans laquelle les débats étaient clos. Les plaidoiries et réquisitions étaient attendues pour le 25 janvier 2024. Le changement de magistrats au sein de cette juridiction ramène les parties aux débats.

L’un des avocats du prévenu Amadou Damaro Camara, joint par téléphone ce mardi, 16 janvier 2024, a dit son agacement devant cette situation. « Avec le changement intervenu suite à la nomination de nouveaux magistrats, la conséquence c’est la reprise des débats. Vous savez, le juge ne peut fonder sa décision que sur des éléments de preuve apportés au cours des débats et contradictoirement discutés devant lui. Donc, c’est ce qui suppose qu’il faut reprendre les débats devant les nouveaux magistrats. Les débats qui vont faire l’objet de reprise, ce sont les débats à l’audience publique devant la chambre de jugement. C’est ce qui veut dire que le dossier Amadou Damaro Camara, qui est renvoyé au 25 janvier 2024, pour les plaidoiries et réquisitions, ne sera pas plaidé. Ce changement de composition, ça va faire durer la procédure. Ce qui n’est pas du goût des avocats de monsieur Amadou Damaro Camara que nous sommes. Mais on ne peut pas se départir de la légalité.

Alors, il faut respecter les textes de loi et c’est pourquoi, il faut se soumettre à cette exigence de la reprise. C’est très dur pour nous. Mais, nous sommes obligés de respecter la légalité. Parce que c’est tout à fait normal que la personne poursuive soit fixée sur son sort dans un délai raisonnable. Vous savez, mon client a fait environ deux ans en prison. Deux ans, ce n’est pas deux jours… A date, monsieur Amadou Damaro Camara n’a aucun titre de détention. Monsieur Amadou Damaro Camara est bénéficiaire de 5 décisions de justice qui disent toutes de le libérer. Mais, monsieur le procureur spécial près la CRIEF refuse catégoriquement de le libérer », a déclaré maître Santiba Kouyaté.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 622 919 225

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