Traque contre les journalistes en Guinée : maître Foromo Loua dénonce un « lamentable recul de la démocratie »

Me Foromo Frédéric Loua, Directeur exécutif de l'ONG les mêmes droits Pour Tous

Comme annoncé précédemment, la presse guinéenne est dans l’œil du cyclone sous le régime des militaires. En plus du brouillage des ondes, la restriction de l’accès aux réseaux sociaux pèse lourd dans la balance. La protestation contre ces abus a conduit à une manifestation appelée par le Syndicat de la presse (SPPG), dénommée  » déferlement humain sur Conakry « . Plusieurs journalistes ont été séquestrés à la maison de la presse, d’autres mis aux arrêts et déférés au parquet de Dixinn. Cette situation est dénoncée par les défenseurs des droits de l’Homme, à l’image de maître Frédéric Foromo Loua. Le président de l’ONG Mêmes Droits pour Tous (MDT), interrogé par Guineematin.com ce vendredi, 19 janvier 2024, dénonce un « recul lamentable de la démocratie ».

« Je crois que c’est un recul lamentable de la démocratie, de l’Etat de droit en Guinée. Si maintenant, ce sont les journalistes, qui sont les sentinelles de la protection des Droits de l’homme, si ceux-ci sont menacés dans l’exercice de leur profession, menacés dans l’exercice de leurs droits les plus fondamentaux, le droit à la manifestation, le droit à la contestation, nous assistons hélas à un recul lamentable de la démocratie et de l’Etat de droits », soutient maître Loua d’entrée de jeu.

En outre, le président de MDT invite la junte à revenir à de meilleurs sentiments. « Nous ne faisons que condamner cela et dire que la Guinée ne mérite pas cette situation.  Cette restriction des libertés civiles et politiques depuis un bon moment dans notre pays n’honore pas la Guinée. La Guinée se devait plutôt de respecter ses engagements nationaux et internationaux en termes de promotion et de protection des droits de l’homme. Mais très malheureusement, nous sommes en train de nous diriger vers une situation qui risque de nous échapper, échapper à tout le monde, échapper à tout contrôle, et qui serait de nature à affecter la stabilité et la cohésion du pays. Donc, il est très important que les autorités reviennent à la raison. Parce que tout pouvoir doit être fondé sur le respect des droits. L’Etat est soumis au respect de la loi, l’Etat est soumis au respect du Droit. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui on est en position de force qu’on peut fouler aux pieds tous ces principes sacro-saints, tous ces droits qui garantissent la liberté, qui font en sorte que l’Etat démocratique arrive à se construire… »

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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