C’est un coup dur pour les travailleurs et collaborateurs du site d’informations Depecheguinee.com sur le territoire national. Dans un communiqué publié ce samedi, 20 janvier 2024, la direction de ce média en ligne a annoncé avoir mis « en congé technique ses journalistes et collaborateurs pour une durée de neuf mois ». Cette décision fait suite à la lourde sanction infligée mercredi dernier à Depecheguinee.com par la Haute Autorité de la Communication (HAC). L’organe de régulation des médias en Guinée a suspendu ce média en ligne pour une période de neuf mois (à compter du 17 janvier 2024). Une décision qui condamne les travailleurs de ce média au chômage, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Pour justifier la mise en congé technique de ses travailleurs, la direction de Depecheguinee.com a évoqué des « charges insupportables ». Cependant, elle a aussi annoncé son intention d’engager un recours contre la décision de suspension prise par la HAC à l’encontre de son média.
« Suite à la suspension injuste et disproportionnée du site Dépêche Guinée par la HAC le mercredi 17 janvier, le directeur de publication, face aux charges insupportables, a décidé de mettre en congé technique ses journalistes et collaborateurs pour une durée de neuf mois. En attendant, l’administration générale et les avocats du site Dépêche Guinée engagent un recours auprès de la Cour suprême en vue de l’annulation de cette décision sans base légale. Nous demeurons confiants quant au respect des principes fondamentaux de la liberté de la presse et de l’expression », a écrit le directeur de publication de Depecheguinee.com dans son communiqué.
Rencontrés cet après-midi par un reporter de Guineematin.com, certains journalistes de Depecheguinee.com ont exprimé leur inquiétude face à cette situation qui les condamne au chômage.
« Cette situation nous complique vraiment la vie, puisque nous, nous avons des familles à gérer. Et là, le site depecheguinee.com était en quelque sorte notre gagne-pain, là où on pouvait avoir quelque chose pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille. Donc, si on nous apprend qu’on est suspendu, et vu tout ce qu’il y a comme difficulté dans ce mois de janvier-là, on ne sait plus en quoi s’en tenir. Et cette décision est vraiment déplorable. Elle n’est pas la bienvenue chez nous. Nous, on a fait nos investigations qui nous ont amené des résultats nous poussant à publier cet article. Nous avons des preuves, surtout que le journaliste Abdoul Latif Diallo a été sanctionné auparavant pour un mois au niveau de la HAC en question et la suite n’a pas été vraiment favorable, puisque le barreau de Guinée avait effectivement contourné pour aller au niveau de la DPJ porter une autre plainte. Et donc, c’est ce qui nous a un peu poussés à ne pas être au rendez-vous en question, puisqu’on se disait déjà que la HAC ne pouvait pas prendre des décisions impartiales. S’ils veulent vraiment nous confronter, qu’ils saisissent la justice et nous, on viendra avec nos preuves là-bas », a dit Facinet Bangoura, reporter pour le site Depecheguinee.
Abondant dans le même sens, cette autre reporter de Depecheguinee.com, Mariama Djouldé Diallo, a accusé la HAC d’agir contre les journalistes.
« Pour le moment, nous patientons, vu que Abdoul Latif est en déplacement. Nous ne comptons pas rester bras croisés, nous nous battrons durant ces neuf mois. Mais, comprenez que ce n’est pas une situation vraiment facile pour nous journalistes, mères et pères des familles. C’est la HAC qui est censée nous protéger, mais si elle agit contre nous, comment peut-on se sentir ? La HAC devrait changer cette manière d’agir, elle doit nous protéger et revoir sa façon d’agir aujourd’hui sur nous », a-t-elle.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com
