C’est une révélation qui a été faite par le Pr Hassane Bah ce lundi, 22 janvier 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’appel de Conakry). Ce médecin légiste comparaît devant cette juridiction en qualité de témoin dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Et, dans sa déposition, il a déclaré que ce sont 58 corps qui avaient été admis à la morgue de l’hôpital Ignace Deen. Et, parmi ces corps qu’il a pris en charge, « 11 étaient déjà en début de putréfaction » au moment de leur admission dans cette structure sanitaire.
« Parmi les 58 corps qui ont été admis à la morgue d’Ignace Deen, 11 étaient déjà en début de putréfaction. Et, on peut raisonnablement se poser la question : pourquoi ils sont morts le matin et le soir déjà ils sont en début de putréfaction ? Ça dépend des causes de décès et des conditions de conservation des corps. Les corps ont été dans des camions, probablement entassés et sont probablement restés longtemps sous la chaleur. Et, la chaleur accélère la putréfaction des corps. Donc, c’est la seule explication que j’ai pour expliquer pourquoi ces corps étaient en début de putréfaction avant les 36 heures qui sont connues pour le début de la putréfaction. Nous avons essayé autant que possible de préparer ces corps pour restituer la dignité de ces personnes décédées… Nous avons trouvé que sur les 58 corps, on avait 4 qui avaient un âge inférieur à 15 ans ; on avait 7 qui avaient l’âge compris entre 16 et 25 ans ; on avait 7 qui avaient l’âge compris entre 26 et 35 ans ; on avait 4 qui avaient l’âge compris entre 36 et 45 ans ; 5 avaient un âge compris entre 46 et 55 ans et 5 qui avaient plus de 55 ans. 50% avait un âge compris entre 16 et 35 ans. Et, l’âge moins était de 28 ans », a précisé le Pr Hassane Bah.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin
