Depuis la crise récente de carburant née de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, les autorités ont interdit de servir du carburant dans les bidons. Malgré cette interdiction, la pratique persiste au profit du marché noir. Pire, certaines stations-services font payer des sommes d’argent pour remplir les bidons et vendre le litre à 13 mille francs guinéens. Tel est le constat fait à Mandiana par Guineematin.com à travers son correspondant basé dans la préfecture.
Malgré les menaces de poursuites judiciaires contre les vendeurs de carburant au marché noir et l’interdiction de servir dans les bidons, la pratique persiste à Mandiana.
Ténin Kaba, une femme voilée rencontrée dans la commune urbaine, vendeuse d’essence au marché noir, munie de bidons remplis d’essence, dénonce la surfacturation sur le prix officiel à la pompe. « Je suis venue ici pour remplir mes bidons. Pour un bidon de 20 litres, on a donné 250 000 GNF et 10 000 comme frais de remplissage, chez Kampo, la station qui est au rond-point du quartier Oudiala », a-t-elle fait savoir.
Même son de cloche chez Odia Doumbouya, qui dénonce la corruption et la magouille dans le remplissage des bidons. « Avant, ils nous retiraient plus de 10 mille GNF pour remplir les bidons. Mais, c’est aujourd’hui que je suis venue avec mes bidons. Ils ne m’ont pas demandé de l’argent d’abord. On attend toujours… »
Interrogé par notre reporter à ce sujet, le responsable de la station Total reconnait la desserte dans les bidons, mais se défend de toute corruption. « Il y a beaucoup de stations-services ici à Mandiana. Mais, je sais que vous avez d’abord demandé aux clients avant de me demander à moi. C’est clair, on ne prend jamais de l’agent pour remplir les bidons. Ça ne se fait pas chez nous ici », martèle Moise Galata Onivogui
Toutes nos tentatives d’avoir la version des autorités sur leur silence devant ce qui se passe sont restées vaines.
Depuis Mandiana, Mamady Konoma Keita pour Guineematin.com
