Comme annoncé précédemment, le journaliste Sékou Jamal Pendessa a été entendu par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn ce mardi 30 janvier 2024. Après son audition, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a été reconduit à la maison centrale de Conakry où il séjourne depuis le 22 janvier. Maitre Salifou Béavogui, avocat de la défense, entend saisir le même juge d’instruction pour demander la mise en liberté du journaliste ou d’accélérer la procédure, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Au sortir de cette audition, tenue à huis clos, le conseil de Sékou Jamal Pendessa, en l’occurrence maître Salifou Béavogui, est revenu sur les poursuivis engagés contre le journaliste.
« Sékou Jamal Pendessa est poursuivi par le procureur de la République pour des faits qualifiés de manifestation non autorisée, production et diffusion de produits de nature à troubler l’ordre public, et de complicité. Aussitôt, le procureur de la République, après avoir décidé de l’entendre sur procès-verbal de flagrant délit, l’a immédiatement placé sous mandat de dépôt. Et la procédure de flagrance signifie que le parquet a déjà toutes les preuves. Comme on aime le dire dans notre jargon, le prévenu a été pris la main dans le sac. Donc pour le procureur, il avait tous les éléments permettant d’aller devant la juridiction de jugement… Malheureusement, du 23 au 25, il n’y a eu de procès. Le 25 janvier, on a fait une déclaration pour dénoncer désormais ce qu’on appelle l’arrestation arbitraire injustifiée entraînant une violation des droits de la défense. Et nous avons exigé sa mise en liberté. Contre, toute attente le 26 le parquet change de pédale et d’option, et saisi le doyen des juges d’instruction pour cette affaire. Hier, nous avons rencontré le doyen des juges, il nous a confirmé qu’il a été saisi. Nous avons demandé alors à ce que notre client soit entendu. On a pris rendez-vous aujourd’hui à 14 heures 30 minutes. C’est ainsi que notre client a été extrait. Et nous avons été reçus par le doyen des juges qui a reconduit les mêmes faits retenus par le procureur. Et il a décidé de le maintenir en détention provisoire, en prenant une ordonnance de placement en détention provisoire. En d’autres termes, en restituant plein et effet le mandat de dépôt qui avait été décerné par monsieur le procureur de la République », a expliqué maitre Béa.
Malgré tout, l’avocat va continuer le combat pour permettre à Sékou Jamal Pendessa d’être remis en liberté en attendant éventuellement la tenue de son procès. « Nous avons plaidé qu’il accepte de le remettre en liberté ou sous contrôle judiciaire. Nous lui avons demandé de ne pas accepter de cautionner l’injustice. Aujourd’hui, nous sommes le 30 janvier, notre client est resté en prison. On ne peut pas changer de fusil d’épaule et valider un mandat. Mais très malheureusement, le juge a décidé de le maintenir en détention et de poursuivre l’interrogatoire sur le fond, qui aura lieu sûrement en fin de semaine. Pour nous, nous continuons à garder patience. C’est très dur comme procédure, c’est très dur comme réalité. L’instruction est secrète. Je ne vais pas vous en dire plus. Mais dès à présent, nous allons saisir le même juge d’instruction pour une demande de mise en liberté. Nous allons nous battre dans ce sens, on va exiger que la procédure soit accélérée pour ne pas qu’il reste en prison », a laissé entendre maitre Béa.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
