Kolaboui (Boké) : des citoyens dénoncent la cherté des denrées alimentaires et interpellent les autorités

A quelques semaines du mois de ramadan, les prix des denrées alimentaires connaissent une augmentation inquiétante. Les denrées de consommation courante, sucre, huile, riz, oignon sont en hausse dans les marchés guinéens, au grand dam des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. Des citoyens de Boké, interrogés au marché hebdomadaire de Kolaboui, dans la journée d’hier, dimanche 04 février 2024, dénoncent cette situation dans une conjoncture économique de plus en plus intenable. Ils invitent les autorités de la transition à revoir leur copie.

Plusieurs citoyens guinéens sont aujourd’hui préoccupés par l’augmentation des prix des denrées de première nécessité. A Kolaboui, ce sont les mêmes plaintes qui se font entendre.

Mamadou Barry, employé d’une société minière

Mamadou Barry, employé d’une société minière : « actuellement, on est là ; ça va, mais pas à 100%. Il y a beaucoup de chômeurs. En plus, ceux qui se débrouillent n’ont pas assez de bénéfices. Le peu qu’on gagne, dès qu’on l’a, ça finit aussitôt. Je viens d’acheter un sac de riz à 340 000 GNF. C’est trop cher. C’est le mois de ramadan qui arrive et les prix augmentent. On prie le président de la République, s’il a les moyens de défendre la population guinéenne, ce serait bien. Nous demandons au gouvernement de réduire les prix des denrées alimentaires. Nous ici, on se débrouille avec la LONAGUI. Le matin, on vient on tente notre chance pour gagner le prix de la nourriture… »

Mohamed Camara, enseignant contractuel d’État

Mohamed Camara, enseignant contractuel d’État : « à l’heure actuelle, nous vivons difficilement, surtout de mon côté, je suis un père de famille, avec deux enfants. Je demande à l’État de venir au secours, de nous employer au niveau de l’Éducation, d’améliorer surtout le prix des denrées alimentaires parce que le Ramadan s’approche et la population de Kolaboui est là, le chômage est fatal. Je suis là, je m’en sors avec l’aide de mes parents, je ne gagne pas d’argent. Ce sont mes parents qui sont à Conakry qui m’envoient de l’argent pour faire face à ma location et payer le sac de riz. L’État et le Gouvernement n’ont qu’à essayer d’améliorer les prix des denrées alimentaires pour qu’on puisse jeûner tranquillement pendant le mois de ramadan. »

Ibrahima Camara, vendeur de Café

Ibrahima Camara, vendeur de café : « ce que je veux dire à nos dirigeants, surtout à Mamadi Doumbouya, c’est de voir sa population. Pour ce qui est du commerce, le gouvernement guinéen a beaucoup fait. La chambre de commerce est devenue du sabotage. Ce que les dirigeants peuvent faire pour aider la population, ils n’ont qu’à faire leur possible, construire des magasins eux aussi pour envoyer leurs produits et mettre dedans, comme le système de Sékou Touré, toutes les sous-préfectures, les autorités envoient les denrées alimentaires et la population achète. Et tant que nous sommes dans ce commerce et que c’est le gouvernement qui envoie les commerçants envers la population, elle va souffrir. Si le gouvernement construit des magasins, il envoie les denrées, tout prix qu’il va fixer, la population entière va payer le même prix. Les gens de la Chambre de commerce qui disent que le sac de riz c’est 340 000 GNF, d’autres à 350 000 GNF. Les guinéens ne connaissent que le riz. On a des enfants qui sont à l’école privée, dans certains foyers ici, dans le mois, ils consomment 3 sacs. Maintenant, un père de famille, tu paies l’école des enfants, tu assures la dépense, c’est dur. »

Mohamed Sylla, responsable jeunesse du district central de Kolaboui

Mohamed Sylla, responsable jeunesse du district central de Kolaboui : « cette situation est déplorable. Je salue le Général Mamadi Doumbouya pour ce qu’il est en train d’œuvrer pour la Guinée. Mais nous sommes tous frustrés sur l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Ce que je vais dire à l’État, c’est de prendre ses dispositions. Actuellement, ce n’est pas facile chez moi. Je suis un père de famille, les enfants sont dans une école privée. On sait qu’en Guinée, ce n’est pas facile. Donc, ça nous rend la vie difficile. J’ai 4 enfants ; imaginez, je trouve un sac de riz à 340 000 GNF, c’est dommage. Actuellement, la pauvreté en Guinée est à 70%. Mais, il faut qu’on pense à l’agriculture aussi. On ne doit pas attendre tout de l’État. Nous prions le président Mamadi Doumbouya de diminuer les prix des denrées avant le Ramadan. »

Mme M’Hawa Cissé, vendeuse

Mme M’Hawa Cissé, vendeuse : « le marché est trop dur, le prix du sac de riz a augmenté jusqu’à 350 000 GNF. On vient chercher comment nourrir notre famille, c’est notre préoccupation. Il n’y a pas de marché. Quand tu viens vendre, d’ici que tu termines, ça se va trouver que tu as fini de manger ton intérêt. Un (1) kg du riz, c’est 7 500 GNF, le poisson, l’huile, le piment, tout est cher. La Guinée est dure. Que les autorités nous aident ; sinon, c’est arrivé à un autre niveau. Nous les femmes, on souffre. »

Saliou Bella Diallo, vendeur

Saliou Bella Diallo, vendeur de vêtements : « nous sommes ici, on se débrouille un peu. Mais tout est cher. Le riz et toutes les autres denrées sont chères. On demande au gouvernement de diminuer les prix. Toute personne qui est au pouvoir, son devoir, c’est d’avoir pitié de la population ; sinon, ce n’est pas bon. Il y a beaucoup de dépenses en famille. Donc nous sollicitons auprès du gouvernement de nous aider à diminuer les prix d’ici au mois de ramadan. Chacun a son temps, il faut qu’il soit avec les gens, faire du bien pour eux. Si tu quittes le pouvoir ; après, la population verra tes bienfaits. Le sac de riz, vendu entre 150 000, 200 000 GNF, 300 000 GNF, maintenant c’est à 360 000 GNF. Quelqu’un qui a une famille à nourrir, dans une semaine, le sac de riz est déjà fini. »

Mme Gady Kanté, vendeuse

Mme Gady Kanté, vendeuse : « nous les femmes, on souffre beaucoup. Tous les prix ont grimpé. À l’heure actuelle, si on prend le carton Serè à 225 000 GNG, on n’a que 2 000 GNF comme intérêt. Si on prend les boites de tomate Simpa à 85 000 GNF, on ne gagne que 2 000 GNF. Actuellement, le sac d’oignon est à 330 000 GN… Tous les prix sont en hausse. Nous demandons à l’État, si c’est Mamadi Doumbouya, qu’il nous aide. Nos maris ne travaillent pas… »

De Kolaboui, Ismael Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : 624693333

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