Report de la présidentielle au Sénégal : Anta Babacar dénonce « une violence politique inouïe et une volonté désespérée de s’accrocher au pouvoir »

C’est avec des mots très durs que Anta Babacar Ngom a réagi ce jeudi, 8 février 2024, au report de l’élection présidentielle du 25 février au 15 décembre prochain au Sénégal. Dans une vidéo publiée sur son compte X (ancien Twitter), cette entrepreneure et candidate à ce scrutin national a dénoncé un « passage en force » qui révèle la fragilité de la démocratie sénégalaise. Elle estime que les soupçons de corruption qui pèsent sur certains membres du Conseil constitutionnel sont « une chimère fabriquée de toutes pièces » pour exprimer une volonté du président Macky Sall de s’accrocher au pouvoir. Mais, elle assure que « le temps de la relève est arrivé » et appelle à se dresser contre la « forfaiture » en cours au Sénégal.

« Le vote par l’assemblée nationale de la proposition de loi visant à reporter l’élection présidentielle constitue une violence politique inouïe et sans précédent, un passage en force qui révèle la fragilité de notre démocratie face à des intérêts personnels. La crise constitutionnelle évoquée par le pouvoir en place, une chimère fabriquée de toute pièce, traduit une volonté désespérée de s’accrocher au pouvoir par des subterfuges indignent de notre tradition républicaine. Nous sommes profondément meurtris par l’image dégradante que cette situation projette du Sénégal sur la scène africaine et internationale… Il est impératif de se dresser unis contre cette forfaiture et d’utiliser tous les moyens légaux à notre disposition pour rétablir l’ordre démocratique. Nous ne donnerons pas une seconde de plus à ce régime qui cherche par tous les moyens à prolonger un mandat désormais caduque… Pour la démocratie, pour le Sénégal, nous resterons débout, nous resterons vigilants et nous resterons intransigeants. Car le temps de la relève est définitivement arrivé », a-t-elle martelé.

Le Sénégal est en proie à un séisme politique depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février prochain. Ce report a été annoncé le 3 février dernier par le président Macky Sall. Et, cette décision du chef de l’Etat sénégalais a été confortée par l’adoption à l’assemblée nationale d’un projet de loi qui renvoie ce scrutin au 15 décembre prochain. Une frange importante de l’opposition politique et des acteurs de la société civile sont très vite montés au créneau pour dénoncer une volonté de Macky Sall de s’accrocher au pouvoir. Ces acteurs ont aussi appelé à la mobilisation pour barrer la route à ce « coup d’Etat constitutionnel ». Ils projettent d’organiser des « journées de grève et de ville morte » pour exiger du pouvoir le respect du calendrier électoral. Mais, les yeux sont surtout tournés vers le Conseil constitutionnel, la seule institution qui pourrait mettre en déroute ce projet de Macky Sall. Certains acteurs politiques ont déjà saisi cette institution pour demander l’annulation de ce report.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

Facebook Comments Box