Mamou : le manque de courant durement ressenti par les entrepreneurs locaux

Depuis plus d’un mois, la ville de Mamou connaît un changement dans la fourniture de l’électricité. Les citoyens vivent désormais au rythme d’un tour-tour dont ils ne maîtrisent pas les horaires. Et, les entrepreneurs évoluant dans le secteur informel voient leur économie baisser de jour en jour.

Interrogé par l’envoyé spécial de Guineematin.com, ces entrepreneurs ont dénoncé ce « manque de courant » qui impacte négativement leurs entreprises.

Décryptage !

Jean Faya Leno, soudeur

Jean Faya Leno, soudeur : « Actuellement il n’y a pas de travail, rien ne marche, puisque le courant n’est pas là. Le courant ne vient qu’à 18 heures, puis repart à 06 heures. Difficilement on gagne même pour dormir, on ne peut pas. Actuellement notre travail est bloqué. C’est pendant la journée qu’on peut travailler, si la nuit arrive, ça peut empêcher beaucoup. D’autres, il y a leur télé qui se gâte… Avant, Mamou avait le courant. Tu pouvais travailler pendant la journée jusqu’à 16 heures, après tu retournes chez toi. Le contrat, c’est par coup de chance. Si tu n’as pas les connaissances, difficilement tu vas gagner. Pendant le mois je pouvais gagner 4 à 5 contrats. À l’heure actuelle, c’est deux contrats. Tu vas leur dire le prix, ils te laissent là-bas. Je demande vraiment qu’on nous aide à avoir le courant, si on a ça, le reste on pourra se débrouiller. Si tu travailles et que tu n’envoies pas la dépense à ta famille, ce n’est pas du travail. Je ne travaille qu’avec le courant, j’ai pas de moteur ».

 

Mamadou Bailo Barry, vitrier : « Le manque de courant nous fatigue beaucoup. En plus, gagner de l’essence n’est pas facile, on travaille avec le groupe. Dans un seul contrat, tu peux mettre 5 à 10 litres. Si on part pour le montage, le travail va se bloquer à l’atelier, sauf à notre retour. On travaille avec le moteur à l’atelier et dans les chantiers. Déplacer ça aussi, ce n’est pas facile. Donc, le manque de courant, c’est des difficultés pour nous. Ce qu’on gagnait avant et maintenant, ce n’est pas les mêmes. On travaille avec de l’essence et ils envoient la facture aussi même si le courant ne vient pas. On paie double. Dans la semaine on pouvait avoir 3 à 4 contrats, maintenant c’est 2 contrats. La fois dernière j’ai été à Porédaka, il y a le courant 24 heures/24 et c’est un village. Je ne sais pas si là-bas c’est parce qu’il n’y a pas de charge ou quoi. Qu’on nous aide en ville aussi pour avoir le courant. Parce qu’avant, à Mamou, le courant était toujours là. Même mes amis, s’ils quittaient Conakry pour ici, ils félicitent la ville ».

Maître Amadou Condé, menuisier

Maître Amadou Condé, menuisier : « On rencontre beaucoup de difficultés, surtout par rapport au courant. On en a pas et il n’y a pas beaucoup de travail aussi. Le peu de travail qui vient, ça nous échappe et ça trouve que le propriétaire est pressé. Il faut qu’il y ait le courant pour que ça marche. Avoir du bois aussi, ce n’est pas facile. Ce qui va beaucoup nous aider, c’est si le courant est stable. Dans ça aussi, le courant n’est pas là, mais les factures sont très élevées. Dans le mois on peut travailler 3 à 4 fois, mais ce n’est pas ça qui est regardé. Ils ne font qu’envoyer des factures. Des fois on nous fait payer 800.000 francs, et il n’y a pas de travail. Donc, nous prions qu’on nous diminue les factures. Avant on pouvait travailler 24heures/24, maintenant dans la semaine, le peu de travail, c’est une fois ou deux fois. Et ça, c’est dans la nuit. Tu peux laisser ta famille, tes enfants et venir ici. Mais, le problème n’est pas là. S’ils vont nous envoyer des factures chères, il faut que le courant soit là à tout moment ».

Maître Kondo, chef des tôliers à Mamou

Maître Kondo, chef des tôliers : « L’affaire de courant, ça fatigue tout le monde, toute la ville. Depuis qu’ils ont mis le courant tour-tour, le soir on a le courant, mais dès 6 heures, il part. Donc, c’est difficile. Il y a d’autres, s’il n’y a pas le courant, ils ne travaillent pas. Cela est sur nous beaucoup même. On a un groupe mécanique général ici. Les factures étaient beaucoup élevées sur nous, donc on avait décidé un jour d’aller sensibiliser le directeur d’EDG, on voulait même se tirailler avec les agents de l’EDG. On s’est beaucoup battus envers eux pour qu’ils nous diminuent les factures, mais impossible. Le directeur avait été changé, le nouveau qui est venu, on est allé vers lui aussi, il nous a dit ce qui est d’actualité c’est d’augmenter les factures de courant, eux ils vendent. Si on leur demande doléance, ils n’acceptent pas, on va se contenter de ça. Depuis que le tour-tour a commencé, on n’a pas reçu de facture d’abord. S’ils envoient les nouvelles factures, parce qu’on reçoit ça 2 mois 2 mois, en ce moment s’il n’y a aucune différence, on verra la solution. On demande aux autorités de nous aider ».

Ismaël DIALLO pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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