Malgré le désistement de la partie civile dans l’affaire Boubacar Diallo, poursuivi pour des faits de viol, le jeune homme a comparu devant le tribunal criminel de Mafanco ce vendredi, 23 Février 2024. Il est accusé de viol sur une mineure âgée de 12 ans. Appelé devant la barre, il a reconnu les faits mis à sa charge. Le procureur a requis sa condamnation à 5 ans, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Placé en détention préventive depuis le 29 juin 2021, Boubacar Diallo, marchand de profession, est né en 1994 à Mamou.
A la barre du tribunal criminel, l’accusé est revenu sur ce qui s’est passé dans cette affaire. « Je faisais du moto-taxi, j’ai eu un contrat avec mon voisin pour envoyer ses enfants à l’école. C’est dans ça que je me suis habitué avec elle. Elle vient chez nous, à la maison. À 19 h, je suis rentré chez moi. Ce jour, j’ai eu contact avec elle, mais je ne l’ai pas forcée. Elle a une amie chez nous, elle vient souvent près d’elle. C’est elle qui est venue me trouver. Elle vient souvent avec sa sœur pour acheter de l’Attiéké, je lui donne de l’argent pour payer. Toute une année scolaire, je l’accompagne à l’école. Je l’ai touché une seule fois dans ma chambre, elle a l’habitude de me demander de l’argent. Elle n’a pas crié, elle a résisté, elle est sortie et elle est partie. Par après elle est revenue me redonner les 15 000 GNF que je lui avais remis. J’ai fait trois ans de prison, j’ai regretté et j’ai honte. C’est ma petite amie, c’est à cause de ça qu’elle est rentrée dans ma chambre…. Elle a voulu, moi non. Elle ne m’a pas forcé, c’est elle qui s’est déshabillée d’elle-même. C’est après deux semaines qu’ils sont venus pour me parler du cas de viol », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Amadou Sow, parent de la victime, a expliqué les raisons de son désistement dans cette affaire. « C’est nous qui avons écrit la lettre de désistement. Ce qui m’a poussé à pardonner, ce n’est pas parce-que il n’y a pas eu mal et que ça ne nous a pas choqué puisque c’est une petite fille qui n’a que 12 ans. Comme nous sommes du même voisinage, il a sa mère qui est une veille femme, chaque fois sa famille vient vers nous. Donc, nous aussi, on a pardonné, parce qu’on a des enfants aussi. C’est par c’est pitié qu’on a pardonné. C’est à cause de la veille et d’Allah qu’on a pardonné », a-t-il indiqué.
Dans ses réquisitions, le procureur Kanfory Ibrahima Camara a demande la condamnation de Boubacar Diallo à 5 ans de prison ferme. « M. Boubacar et OLS ne sont que des voisins, il a profité pour inviter cette gamine dans sa chambre, par des manœuvres. Les faits sont là, le certificat médical atteste une incapacité de travail de 21 jours avec plusieurs autres conséquences. De l’enquête préliminaire jusqu’à maintenant, il a été constant dans ses déclarations, il dit qu’il a fait une erreur. En tant qu’humain, nous posons des actes. Le droit pénal est aux aguets, parfois fatal, si c’est des actes qui sont de cette nature. Certes, j’ai commis un crime, je peux me racheter. La partie civile, elle aussi, dit être prête à oublier et mettre derrière. Le ministère public que nous représentons, nous voulons les articles 117 du code pénal. Nous requérons de retenir l’accusé coupable des faits de viol, en même temps par des circonstances atténuantes, de le condamner à 5 ans d’emprisonnement », a-t-il dit.
Surfant sur cette vague, l’avocat de la défense, maître Gilbert, est revenu sur la bonne foi de son client. « L’accusé a toujours été constant. Vous avez quelqu’un de bonne foi, c’est une personne qui peut être reprise et qui peut s’améliorer, la famille ayant déjà désistée. Il y a des faits qui sont choquants, des gamins et des gamines qui se promènent avec des téléphones où on peut trouver toutes sortes de choses. Une fille de 12 ans qui s’en va dans la chambre de quelqu’un, elle le dit à une de ses amies; quelques semaines après, ses parents sont informés. Vous voyez des cas où les parents ont démissionné, qui concourent à ce que les enfants subissent des cas. Pour ce qui est de Boubacar, de présenter des excuses à la famille et au tribunal. Nous vous prions d’être clément. La réalité, c’est une mineure qui était en face. Ce n’est pas quelqu’un qui a voulu violer », a plaidé l’avocat.
Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire pour décision être rendue au 01 mars 2024.
Ismaël DIALLO pour Guineematin.com
