Coupure d’internet, musellement de la presse, flambée des prix, détention de Pendessa : l’UFDG accuse Mamadi Doumbouya

Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Kalémodou Yansané, a vivement dénoncé ce samedi, 24 février 2024, les multiples problèmes auxquels est confrontée la population guinéenne. C’était à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire dudit parti à Conakry, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le vice-président de l’UFDG chargé des affaires économiques a vivement dénoncé l’emprisonnement injustifié du journaliste, Sekou Jamal Pendessa, et la restriction de la liberté d’expression. Kalémodou Yansané a exprimé la préoccupation de l’UFDG liée notamment à la privation d’informations crédibles pour les guinéens, avec la censure des médias et la restriction d’accès à Internet. Il a annoncé le début d’une grève syndicale en réponse à ces problèmes.

« Nous avons constaté un beau matin, l’internet coupé. Jusqu’à aujourd’hui, s’ils l’ont rétabli, c’est l’internet caméléon. Vous voulez télécharger un fichier, vous allez attendre 30 minutes. Après on a brouillé les radios. Vous écoutez une radio, lorsque le journaliste parle, vous entendez la musique militaire ou la musique ordinaire. On dit que la Guinée est un paradis. Au paradis il n’y a pas de sueur, au paradis il n’y a pas de banque de denrées alimentaires, au paradis il n’y a pas de crimes… Mais, est-ce que la Guinée est un paradis, sûrement non ! La Guinée n’est pas un paradis. Elle est peut-être entre l’enfer et le paradis. C’est la première fois que je vois les dirigeants d’un pays s’asseoir avec les opérateurs économiques pour décider de décréter l’augmentation des prix des denrées de première nécessité. J’ai toujours entendu avec le gouvernement guinéen dire trouver des solutions pour baisser les prix. Mais que le gouvernement décréter l’augmentation des prix des denrées de première nécessité, c’est la première fois que je constate ça. On dit que l’Inde qui nourrit la Guinée a augmenté les taxes d’exportation du riz. C’est-à-dire que l’Inde tousse, nous nous avons le rhume. Comment un pays peut être indépendant si même l’alimentation de sa population dépend de la production d’un pays tiers ? Au lieu de gaspiller les ressources de la Guinée, au moins cultivons la terre pour donner de la nourriture à la population. C’est la chose la plus simple. C’est la première responsabilité d’un Etat sérieux, d’un gouvernement sérieux. La première des choses qu’un Etat sérieux doit faire, c’est de nourrir sa population et assurer sa sécurité. Mais, si nous dépendons du riz de Bangladesh, de la Chine ou de l’Inde pour nourrir une population de 15 millions de guinéens, c’est une honte. Nous avons constaté plus grave encore, des télévisions de grande audience ont été retirées du bouquet canal+ sous la complicité de la haute autorité de la communication (HAC). C’est aussi une honte… Les populations de la Guinée sont privées aujourd’hui de l’information crédible, impartiale, parce que privées de l’internet, privées de radio, privées de télévision. Le mouvement syndical a donné le mot d’ordre de grève à partir de lundi, c’est encore une honte avec le chapelet de problèmes: internet coupé, augmentation des prix, musellement de la presse, grève de syndicats et encore, on met un journaliste en prison. Sékou Jamal Pendessa (le secrétaire général de la presse privée de Guinée) est en prison. Les patrons de presse sont là. Je ne peux pas imaginer qu’on peut être arrêté dans ces conditions et que cela reste comme une chose banale. Ce n’est pas bien. Nous condamnons la coupure d’internet, nous condamnons la brouille des émissions, nous condamnons l’emprisonnement injustifié des journalistes, nous condamnons la tuerie des jeunes sur l’axe (Le Prince). Nous condamnons le blocage ou l’interdiction des manifestations, nous condamnons le manque d’électricité. Quoiqu’on dise d’Alpha Condé, il a quand-même donné de l’électricité à la Guinée. C’était cher, ce n’était pas cher, mais nous avons connu à un moment donné pendant le régime du président Alpha Condé le courant électrique 24h/24. Si vous ne pouvez pas continuer la desserte en électricité ou augmenter la production, maintenez au moins le courant électrique que vous avez trouvé sur place. Non seulement vous n’avez pas fait le minimum, vous avez aggravé les problèmes. Nous tenons pour responsable celui qui s’est présenté devant le peuple pour dire qu’il est le chef de l’Etat, alors qu’il n’est pas élu. Si nous continuons à vivre dans la misère comme on est en train de vivre maintenant, nous le prenons pour seul responsable », a dit Kakémodou Yansané.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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