Guéckédou : des hommages rendus au fondateur de la ville, assassiné par les colons il y a plus de 100 ans

La cérémonie sacrificielle en commémoration de la disparition du père fondateur de la ville de Guéckédou s’est déroulée dans la journée d’hier, lundi 11 mars 2024. La cérémonie en hommage à Tchendenan Dembadouno, tué par les colons français il y a 109 ans, a eu lieu dans la localité de Bawa, relevant de la sous-préfecture de Tékolou. Elle a regroupé de nombreuses personnalités, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Tchendenan Dembadouno, à l’image de plusieurs africains opposés à l’idéologie coloniale, a été assassiné par les impérialistes français en 1915 dans cette localité de Bawa. La commémoration de ce triste anniversaire fut une rencontre exceptionnelle qui a réuni tous les sages des différentes localités, les responsables sous-préfectoraux ainsi que certains anciens chefs de canton.

Dans son intervention, le patriarche de Guéckédou, Fallo Mathias Dembadouno, vice-président du conseil régional des patriarches de la Forêt et porte-parole, a expliqué le bien-fondé de cet événement.

« Je suis ici chez moi, à Bawa, pour commémorer le 108ème anniversaire du décès du fondateur de la ville de Guéckédou, notre regretté TCHENDENAN Dembadouno. Nous sommes réunis en ces circonstances pour célébrer sa mémoire avec toute la population. Tout ce beau monde s’est rassemblé ici à cet effet. Je suis très ému lorsque je me souviens de l’amour dont je n’ai pas bénéficié parce que je suis le petit-fils de ce héros que je n’ai pas connu. Cependant, l’histoire m’impose d’être aujourd’hui un leader, car je suis issu de la lignée de la famille Dembadouno. C’est pourquoi je mérite le patriarcat à Guéckédou. Dès qu’il y a un problème ou une demande, j’implore l’aide de nos ancêtres. Depuis mon intronisation en tant que patriarche en 2018, j’ai constaté que Guéckédou commençait à retrouver la paix, comparable à l’époque d’avant la guerre. Aujourd’hui, Bawa est devenue une référence non seulement pour Guéckédou mais aussi pour la région, voire pour la nation », a laissé entendre le patriarche.

En outre, Fallo Mathias DEMBADOUNO est revenu sur ce qui s’est passé. « Bawa est un ancien village habité par les Blancs. À cause de trahisons mutuelles, mon ancêtre et les colons se sont séparés. Avant de comprendre la réalité de cette trahison, une décision a été prise et exécutée le 1er janvier 1915 à 11 heures par le lieutenant Salvagnac, qui était le 7e commandant de cercle de Guéckédou. Cela fait longtemps, mais cette histoire me revient en mémoire. Cette journée est l’occasion de voir la population se mobiliser afin de commémorer le passé de notre ancêtre, victime d’une mort tragique. Sa tête fut retrouvée avant son corps. Un événement incroyable. Il fut décapité et ligoté sous l’arbre à palabres, en face du poste de gendarmerie que les Kissi appellent GBANGBAFOFO, ici même à Bawa », a fait savoir le patriarche de Guéckédou, Fallo Fodé Mathias Dembadouno.

Depuis Guéckédou, Jules Kombadouno pour Guineematin.com

Tél : 624 467 573

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