Friguiagbé (Kindia): un conflit domanial vire en actes de vandalisme à Koliagbé

Une querelle autour d’un domaine de plusieurs hectares a dégénéré en actes de violences et de destruction de biens matériels à Koliagbé, dans la préfecture de Kindia. Après avoir perdu les procès au tribunal de première instance de Kindia et à la Cour d’appel de Conakry, des membres de la famille Camara n’ont pas accepté ces décisions de justice, optant pour la violence contre leurs adversaires. Dans un entretien accordé à un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture, le procureur de la République près le tribunal de Kindia, a apporté des précisions sur cette affaire.

Deux groupes se sont affrontés dans le district de Koliagbé, relevant de la sous-préfecture de Friguiagbé, le dimanche 17 mars 2024. Cette altercation entre les deux familles a enregistré des dégâts matériels considérables.

Damou Camara, procureur de la République près le tribunal de première instance de Kindia

Le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Kindia, Damou Camara, interrogé par notre reporter, explique ce qui s’est passé dans cette affaire. « Il y a eu un jugement entre une famille Camara et une famille Diallo autour d’un domaine de quatre-vingt (80) à quatre-vingt (84) hectares à Koliagbé. Cette famille Diallo, qui serait installée dans cette localité depuis 1965, a hérité de ce domaine. Mais tout récemment, il y a eu une famille Camara qui s’est soulevée pour revendiquer la propriété dudit domaine. Ça, c’était avant que moi je ne sois muté ici. Cette affaire a été jugée. La famille Diallo a gagné le procès. La famille Camara n’étant pas d’accord a relevé l’appel. Ils sont allés à Conakry. C’est en ce moment que nous avons été mutés ici. Mais, la cour d’appel a examiné et a confirmé la décision de Kindia pour dire que ledit domaine est la propriété de la famille Diallo. Quand l’huissier est parti là-bas pour signifier cette décision à la famille Camara, puisqu’ils ont vu l’arrêt, ils ont succombé aussi devant la cour d’appel. Les personnes qui étaient à la tête se sont soulevées. Ils sont allés incendier le champ d’ananas de M. Diallo. Ils ont coupé toutes les plantes qui étaient sur le terrain : les manguiers, les papayers. Ainsi, les meneurs de ce mouvement étaient interpellés à la gendarmerie et déférées ici devant le juge d’instruction. Ça a été retenu contre eux, que non seulement ils sont auteurs de ces faits d’incendie volontaire, destruction de biens et autres. Le juge a pris son ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel. Ainsi, entre ces personnes-là, il y a une qui est tombée malade à la maison centrale, celui qu’on appelle Naby Camara. Il a été évacué à l’hôpital. Les examens ont relevé qu’il souffrait d’une insuffisance rénale à la phase terminale. On s’est dit alors puisqu’il n’est pas jugé d’abord, je suis d’accord qu’on lui confie aux membres de sa famille, qu’ils l’envoient à Conakry pour le traiter. Durant une semaine aucun membre de sa famille n’est venu. Le jeudi dernier un de ses frères était venu. Mais celui-ci a dit qu’il ne peut pas prendre son frère parce qu’il a peur qu’il refuse de se rendre après son traitement. Ainsi, la nuit du samedi au dimanche il est décédé. C’est ce qui a énervé ses parents au village, en se disant puisque c’est à cause de Diallo que nos frères sont à la prison, ils sont allés brûler les biens de Diallo : sa maison, ses machines tracteurs, sa camionnette et son champ » a indiqué le procureur Damou Camara.

À en croire le procureur Damou Camara, les faits qui se déroulent maintenant entre les deux communautés ne seront pas tolérés. « Tous ceux qui seront liés à ces nouveaux faits seront interpellés » martèle Damou Camara.

A préciser que les forces de défense et de sécurité ont été envoyées sur les lieux afin de maintenir le calme entre les deux familles. Plusieurs personnes seraient interpellées. La situation reste très tendue entre les familles. Quant au corps du défunt, il est à la morgue de l’hôpital régional de Kindia.

Affaire à suivre !

Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com 

Tél. (00224) 628 516 796

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