C’est une situation très pénible pour les populations de la capitale de la région forestière en cette période de jeûne. Depuis quelques jours, la ville de N’Zérékoré fait face à un manque criard d’eau portable. Dans les ménages, les puits (améliorés ou non) ont tari. Et, la production de la Société des Eaux de Guinée (SEG) est nettement insuffisante pour satisfaire les besoins en eau des habitants des 22 quartiers de la commune urbaine. Actuellement, c’est une véritable ruée vers les très rares forages privés de la ville. Et sur les lieux, il faut s’armer d’une bonne dose de courage et de patience pour obtenir un seau rempli d’eau.
Interrogés Guineematin.com, les citoyens de N’zérékoré ont dénoncé cette pénurie d’eau et ont interpellé les autorités sur la situation qu’ils vivent actuellement.
Décryptage !
Nowaï Haba, habitante du quartier Mohomou : « Actuellement, ce n’est pas facile d’avoir l’eau potable dans nos familles. On sort très tôt le matin pour aller chercher de l’eau dans les forages, mais ce n’est pas possible tellement c’est bombé de monde. Il faut attendre ton tour, et quand tu envoies à la maison, il faut diviser en deux : une partie pour la boisson, l’autre pour la lessive et le linge. Parce que le puits qui nous aidait pour la lessive a tari, il ne donne plus. On a envoyé un puisatier pour l’entretenir, mais deux jours après, on est revenu à la même chose. Je demande à l’Etat de nous venir en aide ».
Moussa KOUROUMA, habitant du quartier Nyenh 1 : « Nous, on n’a pas la SEG dans notre quartier et on n’a pas aussi un voisin qui a la pompe (forage) ou un puits amélioré dans sa cour. On se sert de l’eau de puits pour nos besoins. C’est l’eau de puits non amélioré qu’on utilise ici dans nos familles. Mais, pour avoir un seau d’eau potable, il faut parcourir le quartier, voire même les quartiers voisins. Parce que les puits ont tari, la nappe phréatique ne donne plus. Sinon, c’est impossible qu’on dise que la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’ouest pendant qu’on a du mal à se trouver un seau d’eau dans nos puits. Où se trouve l’eau qu’on nous vante ? ».
Fatoumata Camara, habitante du quartier Bellevue : « Je suis dépassée de cette situation en tant que mère de famille avec mes enfants, le problème d’eau nous fatigue. Quand on puise un seau, tu ne peux pas utiliser surplace, il faut attendre au moins deux ou trois heure avant que l’eau soit limpide (propre). Parce que quand vous puissiez, l’eau à la couleur rouge ou rose, voire même jaune comme ça. On ne peut pas boire ni préparer avec. Donc, il faut la mettre au repos jusqu’à ce que ça devienne claire avant de mettre dans les pots à eau ou dans les marmites pour la cuisine. Je demande au Président de la Transition de voir notre situation. C’est trop stressant ».
Aux dires des spécialistes, le manque d’eau dans la ville est dû à la déforestation, au changement climatique (réchauffement climatique), ainsi qu’à la savanisation très poussé de la région forestière.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com
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