Conakry : un informaticien jugé pour le détournement d’un site web

L’informaticien Moriba Kaba est jugé au tribunal de première instance de Kaloum pour des faits d’abus de confiance. La partie civile dans cette affaire, Moustapha Traoré, accuse le prévenu d’avoir détourné son site web pour l’utiliser pour ses propres intérêts. A la barre ce mardi, 19 mars 2024, le prévenu a nié les faits mis à sa charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
C’est à tour de rôle que les parties concernées dans cette affaire ont comparu devant le tribunal. À l’ouverture du dossier, c’est le prévenu Moriba Kaba qui a donné sa version des faits. «  Moustapha Traoré est venu me trouver pour l’enregistrement d’un nom de domaine que j’ai effectué à 17 dollars. J’ai fait son travail. Le contrat, c’était d’héberger son site. Je l’ai fait sur un serveur. Il m’appelait souvent pour publier des articles malgré qu’il ne me payait rien, et on s’était même expliqué par rapport à ça. Il était satisfait. Il m’a félicité, remercié. Il critiquait ceux qui avaient fait mal le travail auparavant. L’enregistrement aussi avait une période bien déterminée. Après expiration de l’enregistrement, il devait faire un renouvellement. C’est ce que je lui ai dit en livrant des explications sur la nécessité. Il n’a pas voulu faire l’enregistrement. Après que l’enregistrement ait expiré parce que je l’avais informé deux semaines d’avance, il m’a appelé pour m’insulter, crier sur moi. Plu tard, il est revenu vers moi pour trouver solution, mais c’était trop tard » , explique le prévenu.

Par ailleurs, Moriba Kaba affirme que ce qu’il subit actuellement de la part de la partie civile est pire que la mort. « Après quelques mois, la police judiciaire m’appelle, pour me dire qu’on a porté plainte contre moi. Ce, après que je me sois classé deuxième meilleur entrepreneur d’un concours organisé par Orange. J’ai dit OK, je me suis présenté à la police pour leur apporter toutes les preuves pour démentir les accusations de Mr Moustapha Traoré. Il m’accusait d’avoir piraté son site internet et d’avoir volé son projet pour le vendre à Orange. J’ai exhibé mon projet qui m’a fait gagner à Orange, et c’était faux. On m’a libéré et un an plus tard, on me rappelle en me disant que Mr Moustapha Traoré a porté plainte encore pour abus de confiance. Au début, on m’accusait de piraterie et maintenant, c’est d’abus de confiance. Ça fait quatre ans que Moustapha me fait vivre une situation pire que la mort. On ne m’a jamais montré des preuves de ce qu’on m’accuse. À la DPJ, on m’a demandé de trouver une solution à l’amiable avec lui. J’ai demandé ce qu’il voulait, on m’a dit qu’il veut 50% de ma récompense concernant la deuxième place du concours d’entrepreneuriat social que Orange a organisé.  En plus, la compétition là a commencé en juin, et le site d’internet de Mr Traoré était déjà fermé depuis Mai. Donc, ce n’est est vraiment pas possible. Les récompenses ont été faites d’ailleurs en octobre, donc ce n’est pas possible qu’un site fermé par faute d’enregistrement depuis Mai puisse être parmi les vainqueurs », a déclaré le prévenu.

Après le président du tribunal, c’était au tour du Ministère public de poser des questions à Moriba Kaba. Mais, celui-ci s’est gardé de poser des questions jusqu’à ce que le prévenu présente les pièces dont il a à sa disposition. L’avocat de la défense, maître Sampil, rétorque en demandant au tribunal de prendre acte que le ministère public n’a pas de questions pour conforter ses accusations à son client.

La partie civile, présente depuis du procès, va se présenter à son tour à la barre pour sa version des faits. Répondant aux questions,  Moustapha Traoré accuse Moriba Kaba d’avoir fait preuve de « banditisme intellectuel » pour le voler. « Ce n’est pas vrai quand il dit que j’ai porté plainte contre lui, après que j’ai vu qu’il ait gagné le concours de Orange. Ma plainte est arrivée le 21 septembre à la DPJ, pour preuves. Il a bien acheté mon nom domaine et l’a enregistré dans son serveur. Je l’ai payé 200 mille. Il a acheté le nom domaine en utilisant son propre nom, son propre mail et en son propre compte. Finalement, c’est comme s’il m’avait prêté le domaine. Pourtant, je lui avais donné toutes mes informations, mon nom, mail et tout. Il a fait du banditisme intellectuel pour s’enrichir à mon dos, monsieur le Président. Il pouvait rester à son bureau, contrôler mon domaine. Quand j’ai su ça, il m’a dit que non, qu’il hébergeait juste le site. Mais tout ce qui était entre nous, c’était un achat, pas hébergement. En plus, Moriba connaît tout ce qui concerne mon projet, tout.  C’est pourquoi je l’accuse de l’avoir volé pour la compétition. Je lui ai remis en tout 300 mille francs guinéens », a fait savoir Moustapha Traoré, partie civile, dans cette affaire et enseignant.

Le président du tribunal a renvoyé le dossier au 02 Avril 2024 pour la communication des pièces.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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