Procès du 28 septembre : la défense décide de boycotter les audiences de la semaine prochain

François Lounceny Fall au procès du 28 septembre

« Le tribunal, après avoir entendu toutes les parties sur la requalification des faits requis par le ministère public, décide que cette question sera tranchée dans la décision sur le fond. Et en conséquence, ordonne la continuation des débats », a annoncé le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara au terme de trois jours de débats houleux sur cette question de requalification du massacre du 28 septembre 2009 en crimes contre l’humanité. Il n’en fallait pas plus pour irriter les avocats de la défense dans ce procès qui se tient devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry) depuis fin septembre 2022. Ces conseils des accusés, souvent très divisés dans cette affaire, estiment que le tribunal est dans l’obligation de faire connaître clairement sa position sur cette question susceptible de marquer un tournant décisif dans ce procès. Ainsi, à l’unanimité, ils ont décidé de boycotter l’audience de lundi prochain. Une audience pourtant programmée pour le démarrage des « confrontations ».

« Conformément aux dispositions de l’article 407 du code de procédure pénale, le tribunal était tenu de répondre à cette question [de requalification posée par le ministère public]. Ou il décide de rejeter les réquisitions formulées par le ministère public, ou il décide de les recevoir. Mais, le tribunal ne peut pas décider de joindre cette affaire au fond. Pour nous, le tribunal n’a pas statué. Et c’est pourquoi nous allons interjeter appel contre cette décision qui n’a pas statué sur l’incident soulevé par le ministère public. Et le 25 de ce mois [de mars 2024], la défense unanime ne sera pas présente à l’audience de ce tribunal. Nous attendons que le recours que nous allons introduire soit examiné par la Cour d’Appel. On ne peut pas décider de nous prendre au piège en décidant de joindre cette affaire au fond pour éventuellement nous surprendre avec une décision de requalification. Si le tribunal doit décider d’aller sur le terrain de la requalification, il doit clarifier sa position. S’il décide de rejeter la demande du ministère public, il doit également le faire savoir. Mais on ne peut pas, de cette manière-là, piéger. Nous n’allons pas accepter cela », a martelé Me Pépé Antoine Lama au sortir de la présente audience.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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