Entamé en 2019, le projet SANITA Villes Durables touche à sa fin en Guinée. A cette occasion ONU-Habitat en partenariat avec le ministère de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’Etat a organisé ce mercredi 20 mars 2024 à Conakry l’atelier final de partage d’expériences du projet SANITA Villes durables. La rencontre a mobilisé l’équipe d’ONU-Habitat, la délégation de l’Union européenne, des cadres du ministère de l’Urbanisme, d’autres départements ministériels, des membres de la société civile et de la presse, rapporte Guineematin.com à travers son journaliste qui a participé audit atelier.
Financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour les Établissements humains (ONU-Habitat) en collaboration avec le ministre de l’Urbanisme, le projet SANITA Villes durables se termine en Guinée. Durant ces années, plusieurs réalisations ont été faites dans ce projet participatif et inclusif qui regroupe cinq composantes.
« D’abord, l’élaboration participative et inclusive de documents de planification territoriale et de politiques devant guider le développement et les investissements à l’horizon 2040 pour faire de la Guinée un territoire équilibré, résilient et prospère, avec notamment le schéma directeur d’urbanisme du grand Conakry, la politique urbaine national, également le livre blanc en vue de l’actualisation du schéma national d’aménagement du territoire. Ensuite, la conception d’outils de formations, de documents didactiques et une plateforme numérique du schéma directeur d’urbanisme du grand Conakry qui peuvent être accessibles et utiles à tous ceux qui sont impliqués dans les processus de planification de l’aménagement du territoire. Je citerai également l’expérimentation de renforcements de capacité multiformes à travers la formation sur le système d’informatique géographique, l’utilisation de drones ou des cycles de formations courtes auprès secrétariat permanent de l’aménagement du territoire ou à travers l’institut supérieur d’architecture et d’urbanisme, à l’attention des cadres du niveau central et des structures déconcentrées. Je citerai l’opérationnalisation d’un partenariat stratégique avec l’institut supérieur d’architecture et d’urbanisme, avec la mise en place d’un laboratoire d’étude et de recherche urbaine, la formation de formateurs et le développement d’outils pédagogiques sur des questions d’urbanisme. Enfin, la mise en œuvre de projets d’investissement à l’échelle communautaire, d’amélioration du cadre de vie de 9 quartiers du grand Conakry basés sur les idées de la population locale pour donner vie aux priorités des plans de développement des quartiers et chapeautés par des cadres de concertation communautaire et aguerris à la planification communautaire et à la maintenance des ouvrages qui sont réalisés », explique Gwendoline Mennetrier, coordinatrice des programmes ONU Habitat Guinée, rappelant pour que le projet soit un succès, il a besoin d’un véritable soutien politique.
« La planification est un processus complexe qui nécessite de nombreuses discussions, un engagement et une continuité dans le leadership ainsi que des capacités adéquates à différents niveaux, et rien ne remplace la planification. Afin que les résultats initiaux de SANITA Villes durables soient un succès réel, il est crucial qu’il continue de recevoir le support politique et technique à tous les niveaux et que soit impliqué aussi bien le secteur bien que public et la communauté en général. »
Pour sa part, le représentant de l’Union européenne invite au suivi de la mise en œuvre du projet.
« Maintenant, il est essentiel que les lignes stratégiques définies dans la planification soient suivies. On ne peut abandonner les populations dans des territoires dépourvus de voiries d’eau et d’autres services, la ville doit en outre être capable de garantir une vie décente à tous ses habitants. Le ministère est aujourd’hui équipé d’outils informatiques pour recueillir les informations de base, il est crucial que ces instruments soient utilisés au quotidien, et régulièrement mis à jour. SANITA Villes durables laisse également une dizaine de projets symboliques dont des terrains de football, de kiosques, d’eau potable et autres. Ceux-ci sont des exemples d’utilisation des espaces, des espaces qui sont trop souvent occupés par des installations insalubres », a dit Marco Parolin.
Désormais, il revient à la partie guinéenne de jouer pleinement sa partition pour d’abord trouver un cadre juridique aux différents documents élaborés lors de ce quinquennat du projet SANITA Villes durable, et ensuite les mettre en exécution. Conscient de cela, le nouveau ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’Etat, Mory Condé invite les partenaires à soutenir davantage la Guinée pour le déploiement des différents documents mis à disposition.
« Le partenariat fécond entre SANITA et le ministère de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire touche à de nombreux domaines qui ont permis à notre département et toutes les parties prenantes dans un esprit collégial et inclusif de mieux aborder la planification urbaine stratégique, le renforcement des capacités techniques, la gouvernance urbaine et le dialogue au niveau centrale, local et avec les communautés. Je tiens à préciser que ces processus de planification stratégique ont été hautement participatifs et intersectoriels en même temps inclusifs, afin de garantir une mise en œuvre tangible des documents de planification avec l’appropriation et l’implication de toutes les parties prenantes. Il nous revient dès lors de prendre les devants pour assurer une programmation et un déploiement minutieux de ces outils au niveau du gouvernement avec les autres partenaires et les amis de la Guinée, en vue d’assurer un développement durable et équilibré dans nos villes et dans nos territoires », a-t-il indiqué.
Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guinéeematin.com
