CRIEF : Abdoulaye Ndoye Ndiaye jugé pour une affaire 5 70 000 dollars au préjudice de Abdourahamane Mohamed

Abdoulaye N'Doye N'Diaye, prévenu

En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 27 octobre 2021, Abdoulaye N’Doye N’DIAYE a comparu ce mardi, 26 mars 2024, devant la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) représentée à cette audience par le président Francis Kova Zoumanigui. Il est poursuivi devant cette juridiction pour des faits présumés d’escroquerie, usurpation de titre et de fonction, faux et usage de faux en écritures publiques, association de malfaiteur portant sur un montant de 570 000 dollars US au préjudice d’un certain Abdourahamane Mohamed, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans cette affaire devant cette Cour, il s’agit d’un fait par la défense contre une décision rendue en instance contre le prévenu le condamnant à une peine de 4 ans de prison ferme, au paiement du montant principal incriminé et au paiement de 50 000 dollars à titre de dommage et intérêt en faveur de la partie civile.

L’audience d’aujourd’hui dans la présente procédure était consacrée aux plaidoiries et aux réquisitions. Lors des débats dans les audiences précédentes, le prévenu Abdoulaye Ndoye Ndiaye avait reconnu les faits mis à sa charge.

Me Kourala Keita, avocat

La défense a plaidé coupable et sollicité la clémence de la Cour. « Nous avons interjeté appel contre cette décision rendue en instance, parce qu’elle nous semble injustifiée du point de vue condamnation surtout en faveur d’une partie civile qui n’a jamais comparu, qui ne s’est jamais présentée et qui n’a jamais présenté un quelconque élément de preuve à l’appui de ses prétentions. Nous, à l’appui de l’article 497 du code de procédure pénale, c’est une prétendue partie civile, parce qu’elle ne devrait pas figurer. Elle n’a aucun élément qui justifie les dommages qu’elle aurait subis. Nous avons interjeté appel contre la décision en pénal parce qu’elle est largement injustifiée. La Cour a condamné mon client au paiement de 470 000 dollars au principal et 50 000 dollars à titre de dommage et intérêt et au pénal, 4 ans de prison ferme. Du coup, aucun élément à l’appui de l’argument donné par le parquet n’a pu être apporté pour que cette condamnation puisse être portée à ce degré. Donc c’est pourquoi, nous avons jugé utile de faire appel de la décision. Le prévenu n’a pas reconnu les faits tels que vous le pensez dans leur entièreté. Il a reconnu qu’il était avec une personne qui est différente de cette partie civile. Il reconnaît avoir reçu 3000 000 de francs CFA et 3000 dollars, des petits montants comme ça. Mais en dehors de ça, rien d’autre. Il n’avait pas à reconnaître forcément quelque chose. Mais s’il reconnaît de façon volontaire, c’est qu’il est en train de dire la vérité. Alors puisque cette reconnaissance constitue un aveu pour nous, dans une certaine mesure et à l’égard d’une certaine personne différente de cette personne qui se présente comme partie civile, puisque c’est un délinquant primaire, nous nous demandons à la Cour la diminution de la peine. Puisque nous estimons que c’est trop exagéré. Ce n’est pas un récidiviste. C’est quelqu’un qui est père de famille bien qu’il soit jeune. Donc il peut se rattraper et se repentir », a plaidé Me Kourala Keita.

Par contre, du côté de la partie, les prétentions sont toutes autres. Me Sory Baïlo Barry va pour sa part demander à la Cour de confirmer la décision rendue par le premier juge dans cette affaire.

Me Sory Baïlo Barry, avocat

« C’est un fait d’escroquerie à l’échelle internationale dont il s’agit dans cette affaire. En effet, c’est mon client qui acheté des objets d’arts, il a voulu les acheminer, il y a un certain Alzabir qui lui a dit qu’il peut l’aider à les amener, il l’a mis en contact à Lomé et à Dakar. Le prévenu a reconnu lors des débats ici à l’audience avoir porté la tenue de douanier, Colonel de la douane pour persuader le client. Et, à travers cette tenue et à ce titre, il a réussi à convaincre mon client de lui donner des sommes faramineuses. Cela n’a pas suffi. Il a dit encore que la marchandise doit transiter par Conakry. Alors Dakar-Niamey, il y a un vol direct. Donc il a obligé mon client à payer plus. Finalement mon client a vérifié et a trouvé que c’est une bande organisée et que la marchandise n’est même pas venue à Conakry. Donc en tout, ils lui ont soutiré la bagatelle de 5 70 000 dollars en montant principal. Donc, c’est ce que nous réclamons. Heureusement le prévenu a expressément reconnu tous les faits mis à sa charge pendant les débats. Il a cité ses coauteurs et ses complices. Le minimum que nous attendons, c’est la confirmation de la décision de la Cour rendue en instance », a dit Me Sory Baïlo Barry.

Abdoulaye Ndoye Ndiaye, interrogé sur les plaidoiries et réquisitions ainsi que son dernier message pour sa défense, réitère : « je reconnais les faits et je réitère ma demande à la Cour de m’accorder sa clémence ».

Finalement la Cour met l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 16 avril 2024.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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