Siguiri : les 70 maliens arrêtés à Kourémalé sont-ils des terroristes ?

Ils sont 70 citoyens de nationale malienne à avoir été interpellés avant-hier, mardi 26 mars 2024, à Kourémalé, la frontière guinéo-malienne. Depuis, il y a eu plusieurs supputations sur ce groupe composé d’un homme, de 26 femmes toutes voilées et de 42 enfants. Certains n’excluent pas une piste terroriste sur le territoire guinéen. Dans l’après-midi d’hier, mercredi, le sous-préfet de Kourémalé a finalement décidé de briser le silence, en soulignant l’importance de ne pas paniquer. À en croire l’autorité sous-préfectorale, ces personnes seraient venues de Ségou en quête d’une vie meilleure.

« On m’a appelé avant-hier au petit matin pour me signifier l’arrestation des gens vers une des mosquées dont plusieurs femmes voilées. Ils étaient au total 70 personnes dont un homme, 26 femmes toutes voilées et 42 enfants. A mon tour, j’ai automatiquement appelé le commandant de la gendarmerie locale et d’autres unités et on s’est rendus sur place. On les a interrogés et on nous dit qu’ils sont originaires d’un village de Ségou. Ils disent être terrorisés tous les jours et ont décidé de venir à Siguiri où réside un de leurs parents. On leur a demandé de nous fournir des pièces les autorisant de sortir ; mais, en vain. D’ailleurs, seuls quelques uns avaient une pièce d’identité. On a compris qu’ils sont dans l’illégalité. Et, à notre tour, nous avons pris attache avec nos responsables au niveau préfectoral ; et, de ce côté, on nous a conseillé d’échanger avec les responsables de Kourémalé côté malien. De ce côté, aucune trace d’eux n’était signalée. Et, avec cela, on a décidé de les rapatrier sur le sol malien afin d’étudier leur situation », a précisé le capitaine Siaka Doumbouya. 

Le sous-préfet reconnaît que la piste terroriste a beaucoup été citée par de nombreux citoyens de la localité ; mais, jure qu’il n’y a pas de preuves tangibles pour étayer ces allégations.

« Jusqu’à preuve du contraire, ils ne sont pas terroristes. Ils n’ont pas l’air d’êtres terroristes. Ils ont été fouillés mais rien n’a été trouvé avec eux. Le doute est normal parce que toutes ces femmes sont voilées et sont wahhabites. Comme le veut notre coutume, on a envoyé une femme pour les contrôler. Ils ont été ramenés au Mali parce qu’ils n’ont pas respecté les procédures de voyage d’un État à un autre. Nous demandons aux citoyens de croire à nous », a plaidé le capitaine Siaka Doumbouya.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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