Procès du 28 septembre : une libération de Mamadou Aliou Keïta « compromettrait dangereusement la procédure » (Parquet)

Un peu plus tôt dans la matinée de ce mardi, 16 avril 2024, Me Abou Camara a formulé une demande de mise en liberté de son client, Mamadou Aliou Keïta, qui comparaît devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Ce Margis-chef est accusé de « viol » dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009. Et, c’est madame Assiatou Bah, la tante d’une de ses copines et partie civile dans ce dossier, qui l’accuse de ce crime. Il a toujours réfuté cette accusation et il devait être face à son accusatrice aujourd’hui devant le tribunal. Mais, celle-ci n’a pas comparu pour cette confrontation. Et mieux, elle a souhaité (par la voix de son avocat) être exemptée de cette phase. Une attitude qui a irrité la défense de Mamadou Aliou Keïta. Une défense qui a assimilé cette demande à un « refus » de comparaître et qui a sollicité la libération pure et simple de son client. Mais, le tribunal a finalement rejeté cette demande de mise en liberté, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

« On va évoluer d’abord. Peut-être que d’ici la fin madame Assiatou Bah sera là. Et si elle n’est pas là, on prendra la décision qu’il faut », avait répondu le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara pour contenter l’avocat de Mamadou Aliou Keïta. Mais, madame Assiatou Bah n’est pas venue à cette audience. Ce qui a mis le tribunal dans une posture d’apporter une réponse claire à cette demande de mise en liberté. Ainsi, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a donné la parole au ministère public pour recueillir son avis.

« Nous avons suivi avec intérêt la demande de mise en liberté formulée par le conseil de monsieur Mamadou Aliou Keïta. Et nous n’allons pas vous retenir longtemps pour vous signifier notre avis de rejet pour le simple fait qu’à ce stade de la procédure, la mise en liberté de Mamadou Aliou compromettrait dangereusement le cours normal de la procédure. Sa mise en liberté permettra également d’influencer et de compromettre dangereusement la sécurité de la partie civile. La demande formulée par la défense (…) n’a pas un motif sérieux. Et c’est pourquoi nous vous demandons très respectueusement de rejeter cette demande », a dit le ministère public.

Abondant dans le même sens, Me DS Bah, avocat de madame Assiatou Bah, a présenté Mamadou Aliou Keïta comme un « danger » pour sa cliente.

« Je pense que cette demande a été formulée sans conviction… La libération de monsieur Keïta constitue un danger pour la partie civile, pour la simple raison que quand il a eu la confrontation entre l’accusé et madame Assiatou Bah, on a été obligé de l’exfiltrer pendant quatre mois à Dakar… Depuis qu’elle a dénoncé monsieur Keïta, elle change de domicile presque chaque six mois… Parce que monsieur Keïta, à travers ses amis gendarmes, cherche toujours à la retrouver. Donc monsieur le président, vous comprendrez que la mise en liberté de monsieur Keïta compromettrait dangereusement la sécurité de madame Assiatou Bah. Et c’est pourquoi nous estimons que le tribunal doit purement et simplement rejeter cette demande », a argumenté Me DS Bah.

Finalement, le tribunal a rejeté cette demande du conseil de Mamadou Aliou Keïta et a renvoyé l’audience à demain, 17 avril 2024 pour la suite des confrontations.

« Le tribunal rejette la demande de mise en liberté formulée par monsieur Mamadou Aliou Keïta, renvoie l’affaire au 17 avril 2024 pour la suite des confrontations », a tranché le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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