Plus d’un milliard de francs guinéens détournés à la mairie de Matoto ? « C’est au même moment qu’on allait me lyncher », affirme Saïdou Baldé

Les débats se sont poursuivis ce mercredi, 17 avril 2024, devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) dans l’affaire opposant l’Etat guinéen et le ministère public contre Mamadou Saïdou Baldé. L’ex comptable à la commune de Matoto est poursuivi devant cette juridiction répressive pour des faits présumés de détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture publique, enrichissement illicite, corruption et complicité portant sur une somme de 47 milliards 118 millions 839 mille 485 GNF. Cette somme était destinée au paiement des salaires et pensions des agents de la commune de Matoto et des militaires au Camp Alpha Yaya au compte du dernier trimestre de l’année 2021. Au cours des débats de ce mercredi, le prévenu a encore nié les faits mis à sa charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mamadou Saïdou Baldé, prévenu non détenu, comparaît libre à l’audience. Lors de la précédente audience, il avait fait sa déposition. A l’audience de ce mercredi, il y a eu la communication des pièces à conviction liées à cette procédure.

En répondant aux questions de la Cour et de la partie civile, le prévenu a nié les faits pour lesquels il est jugé. « Je ne reconnais pas les faits. Au cours de l’exercice de mes fonctions, je signais pour le budget national, moi seul, et le budget communal, je le signais avec le maire. Oui, il est arrivé que le budget national soit signé par le maire et moi, mais c’était une erreur. C’était corrigé. Les deux pièces justificatives sont ici avec moi. L’argent a été effectivement payé monsieur le président. Quand j’ai vu le chèque du budget national, le maire l’avait déjà signé. Et d’ailleurs, j’ai vu sa signature, je n’ai même pas regardé pour savoir si c’était pour le budget national ou pour le budget communal. J’ai signé automatiquement. Mais aussitôt, on s’en est rendu compte et la correction a été faite. Je jure, monsieur le président, il n’y avait de complicité pour rien. Ça a été une erreur par le fait que je n’avais pas vérifié avant de signer. C’est tout. Des erreurs comme ça sont possibles en comptabilité. Les lois sur la comptabilité le prévoient. Si l’argent avait été détourné, je ne serai pas à la barre ici. Si l’argent avait été détourné, c’est au même moment qu’on allait me lyncher. Vous n’alliez pas me voir ici devant vous. Certes, il y a eu des erreurs, mais ce sont des erreurs qui arrivent en matière de comptabilité. Ça se règle aussi. Si l’argent avait été détourné, personne n’allait se taire. Il allait y avoir du bruit et ça n’allait pas se passait comme ça », a expliqué monsieur Baldé.

Après cette déposition, la Cour a renvoyé le dossier au 20 mai prochain pour la communication des pièces par la partie civile, la défense, ainsi que pour la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com 

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