Tribunal de Kaloum : Guidho Foulbhé réclame un tracteur, 500 millions… (procès)

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« L’État m’a fait perdre  plus de 100 millions dans mon champ d’agriculture. En 2020, Alpha Condé m’a empêché de récolter mon champ. En 2022 aussi jusqu’à date je n’ai pas pu aller dans mon champ. Je demande un dédommagement d’un tracteur, 500 millions, etc, afin de me permettre de relancer mon activité agricole », a notamment demandé Guidho Foulbhé ce vendredi, 26 avril 2024, au tribunal de première instance de Kaloum.

Le procès de Mamadou Bailo Diallo, alias Guidho Foulbhé, et ses six co-accusés s’est poursuivi ce vendredi, 26 avril 2024, devant le tribunal criminel de Kaloum. Ils sont tous poursuivis pour « tentative d’attentat de complot et complicité contre la République de Guinée ». Mais, dans une tournure inattendue, Guidho Foulbhé a surpris l’assistance en reconnaissant les accusations portées contre lui. Encore mieux, l’accusé, en prenant la parole, dit être fatigué de la prison : « je reconnais toutes les vidéos vraies ou fausses et leurs contenus. Je vous demande pardon et de me libérer » , a-t-il déclaré d’une voix triste devant le tribunal.

Contrairement à sa déposition faite en date du 23 février 2024, clamant son innocence, Mamadou Bailo Diallo, alias Guidho Foulbhé, a fait une confession spectaculaire ce jour, appelant ainsi à sa libération immédiate, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché au tribunal. Tout a commencé lorsque le substitut du procureur, représentant du ministère public, a posé la question portant sur la photo de l’accusé avec une arme au Mali et de son appartenance à la conférence internationale du Fouta Djallon pour le développement et les droits humains.

« C’était une simple propagande. Je n’étais pas au Mali. Cette photo, je l’ai prise à Ziguinchor, au Sénégal. J’ai adhéré au projet de la conférence du Fouta Djallon depuis 2020. Guidho Foulbhé est un jeune guinéen engagé, chassé et traumatisé qui faisait les vidéos. Guidho Foulbhé n’a jamais fait de complot contre son pays, il voulais juste l’alternance dans le pays. Toutes ces persécutions que j’ai subies, c’était à cause de mon militantisme. J’ai pris l’arme juste pour faire peur. Je n’ai aucune force pour faire un coup d’État. 

J’étais un simple citoyen jusqu’au moment où j’ai fait une vidéo en apportant mon soutien à l’UFDG en vue d’une alternative et d’inciter l’armée à prendre le pouvoir. Parce que quand les civils bâillonnent les institutions, c’est à l’armée de prendre ses responsabilités. Si mes actes et paroles ont enfreint à la loi, je m’excuse et je vous demande pardon. 

Le 5 septembre, après la manifestation de notre joie, j’ai supprimé cette page qui avait 100 mille abonnés, avant de rentrer en Guinée. La page était monétisée. En parlant d’un sujet, si on sait que les gens aiment ça, on en parle tout le temps pour avoir de l’argent. Notre objectif, c’était de voir Alpha Condé partir du pouvoir de son vivant pour éviter que le pays ne plonge dans une autre crise comme on a connu par le passé. Je reconnais toutes les vidéos vraies ou fausses, je vous demande pardon », a lancé Guidho Foulbhé. 

L’accusé a insisté sur sa demande du tribunal de le libérer en parlant de son innocence et demandé même son dédommagement. « L’État m’a fait perdre  plus de 100 millions dans mon champ d’agriculture. En 2020, Alpha Condé m’a empêché de récolter mon champ. En 2022 aussi jusqu’à date je n’ai pas pu aller dans mon champ. Je demande un dédommagement d’un tracteur, 500 millions, etc, afin de me permettre de relancer mon activité agricole », a-t-il conclu son interrogatoire. 

Pour l’heure, l’audience se poursuit au tribunal de première instance de Kaloum où les 4 autres accusés se relaient à la barre pour livrer leur version des faits. 

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27 

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