Déguerpissement au marché de Kobayah : face-à-face tendu entre vendeuses et forces de l’ordre

La tension était vive dans la matinée de ce vendredi, 03 mai 2024, au marché de Kobayah. En colère après avoir été Déguerpis des lieux, des femmes vendeuses ont exprimé leur colère. Elles ont fait face à un dispositif sécuritaire, conduisant à un échange musclé ente les deux camps, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est dans la nuit d’hier à aujourd’hui, vendredi, aux environs de 3 heures, que les agents sont venus casser toutes les tables qui sont autour du marché, selon les informations reçues sur place par les manifestantes. En colère contre cet acte, les femmes sont sorties massivement aujourd’hui pour manifester.

Zeïnab Camara, vendeuse au marché de Cobaya et manifestante

« Actuellement, nous souffrons ici. Ils sont venus gâter tout ici. Nos marchandises, notre argent, tout ce qu’on avait de luxueux. Ils sont venus prendre et emporter. Comme vous l’avez vu, ils ont cassé et gâté tout. Trop c’est trop. Nous souffrons énormément ici. Ils sont venus aujourd’hui prendre certaines de nos amies pour partir avec elles. Ils ont frappé nos enfants, nos frères. Ils ne cessent de nous gazer quand on refuse de quitter », a laissé entendre Zeïnab Camara, vendeuse au marché de Cobaya et manifestante.

Aïssata Camara

A son tour, Aïssata Camara interpelle le président de la transition pour qu’il leur vienne en aide. « Dites à Doumbouya de nous aider. Nous sommes ses sœurs, ses enfants, ses femmes et mamans. Qu’il nous aide maintenant. Doumbouya, vient nous aider. Ici, c’est Alpha Condé qui nous a donné ici. Personne ne doit nous retirer cet endroit. C’est ici que nous cherchons notre quotidien. C’est grâce à notre activité ici que nous arrivons à joindre les deux bouts. Donc, dites à Doumbouya de nous aider », a-t-elle lancé.

Peu importe ce qui va arriver, mais ces femmes ne comptent pas abandonner la partie. C’est ce que laisse entendre Konnie Sylla, manifestante. « En tout cas, qu’ils comprennent qu’on ne va pas quitter ici, peu importe ce qui arrivera. Nous ne comptons pas quitter ce coin. C’est ici que Doumbouya nous a trouvées, et c’est ici qu’il nous laissera. Qu’on nous frappe, qu’on nous vole, qu’on nous humilie, on ne va pas quitter. C’est ici qu’on trouve de quoi manger et on ne compte pas quitter ».

Au moment où nous rédigeons ce papier, les manifestantes et les forces de l’ordre s’expliquent. Les agents essayent de faire comprendre aux premières qu’elles ne respectent pas la loi en s’obstinant coûte que coûte à rester sur le marché.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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