Vol de produits cosmétiques à Madina : de lourdes peines requis contre les auteurs présumés

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Le procès de Mohamed Sanoussy Cissé, Ibrahima Sory Fadiga et 4 autres poursuivis pour des faits de vol aggravé et recel est à son dernier virage. Ce lundi, 6 mai 2024, le tribunal de première instance de Dixinn a entamé la phase des réquisitions et plaidoiries dans cette procédure. La partie civile réclame plus de 180 millions de francs guinéens, tandis que le procureur requiert 3 ans d’emprisonnement et un million de francs guinéens d’amende contre chacun des prévenus, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces prévenus étaient en prison depuis le 26 décembre 2023. Après deux audiences, une liberté provisoire leur a été accordée le 16 février 2024. Comparant donc tous libres, ils sont jugés pour des faits de vol aggravé et recel. On leur reproche d’avoir volé au marché de Madina 312 cartons de produits cosmétiques appartenant au commerçant Ousmane Adama Baldé.

Au cours de leur déposition faite aux précédentes audiences, c’est seulement Sanoussy Cissé qui a reconnu avoir soustrait 34 cartons de produits cosmétiques au préjudice d’Ousmane Adama Baldé. Les autres ont reconnu avoir acheté et distribuer les produits dans les différents marchés sans savoir que ces produits provenaient du vol. Cependant, la partie civile, dans sa déposition, parle de la disparition de 312 cartons de produits cosmétiques.

Au cours des plaidoiries, qui se sont tenues ce jeudi, la partie civile a réitéré que c’est 312 cartons qui ont été volés dans le magasin, en lieu et place de 34 cartons. Il a fait savoir que les prévenus ont volé en bande organisée, pendant la nuit, avec des clés multipliées. Il demande au tribunal de les condamner au paiement de 180 320 000 francs guinéens à titre principal et 50 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

« Il n’y a aucune possibilité d’accéder dans ce magasin sans l’utilisation des fausses clés. C’est une bande organisée qui est devant vous. Parmi eux, il y a des récidivistes. Il faut que cette pratique cesse. Il faut qu’on arrête de voler. Tant que ce genre de bande organisée est dans notre société, on ne va pas évoluer. Il faut sévir sévèrement contre eux. Il faut rendre justice à monsieur Ousmane Adama Baldé. Monsieur Ousmane Adama Baldé qui est victime travaille pour quelqu’un. Ce n’est pas son argent, c’est un diplômé sans emploi qui s’est lancé dans le commerce. Il y a eu 312 cartons volés à son préjudice, cela équivaut à 180 320 000 francs guinéens. Nous réclamons cette somme en principal. Ensuite, la victime Ousmane Adama Baldé en a souffert moralement, il a perdu la confiance de ses patrons. Pour réparer ce préjudice, vous allez les condamner au paiement de 50 millions de francs guinéens », a sollicité maître Rachid Bah.

De son côté, le ministère public, dans ses réquisitions, a laissé entendre que ce sont les clés multipliées par Sanoussy Cissé qui ont servi de façon méthodique à soustraire les cartons.

« Sanoussy Cissé a fait sortir les cartons avec son groupe. Ils ont soustrait ces cartons dans le temps et de façon méthodique. La soustraction a été faite pendant la nuit. Ces prévenus ont utilisé les clés falsifiées de la victime. Ils ont fait soustraire les produits pendant la nuit. Les femmes qui ont acheté les produits à bas prix ont également reconnu avoir acheté les produits pour aller les distribuer dans les différents marchés. Sanoussy Cissé est un coiffeur, Ibrahima Sory Fadiga est un DJ, cela veut dire que les femmes qui achetaient les produits à bon marché dans leur main ne peuvent pas dire qu’elles ne savaient pas l’origine frauduleuse. Ils sont tous impliqués, ils sont tous coupables. Je vous demande de les retenir dans les liens de la prévention de vol aggravé et recel aggravé. Pour la répression, vous condamnerez Sanoussy Cissé, Ibrahima Sory Fadiga, Alpha Diallo, Aminata Camara, N’Touma Touré, Fatoumata Cissé, à une peine d’emprisonnement de 3 ans et une amende d’un million de francs guinéens chacun. Pour le cas de Yagouba Bah, qui n’a jamais comparu, vous le condamnerez par défaut, à une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme et 5 millions de francs guinéens d’amende », a requis le procureur Lamine Touré.

La défense, quant à elle, demande des circonstances atténuantes à l’égard de leurs clients.

« La partie civile a imaginé, parce qu’à la police elle n’a parlé que de 34 cartons et ici on nous parle de 312 cartons. Le vol aggravé n’est pas prouvé, c’est un vol ordinaire. Ce sont des délinquants primaires. Nous vous demandons des larges circonstances atténuantes. Si vous allez les condamner, condamnez-les au temps mis », a plaidé la défense.

C’est dans ce climat que le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 13 mai 2024.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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