Procès du 28 septembre : l’AVIPA demande à l’Etat d’accélérer le processus d’indemnisation des victimes

Hadja Asmaou Diallo, Présidente de l'AVIPA

Le procès du massacre du 28 septembre ouvert depuis 2022 tend vers sa fin. Après la clôture des débats, le 23 avril 2024 par Ibrahima Sory II Tounkara, le Président du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, les réquisitoires et plaidoiries sont annoncées à partir du lundi 18 mai.

Pendant ce temps, près de 800 victimes constituées en plusieurs parties civiles dont l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (AVIPA), attendent de connaître les dispositions prises pour leur indemnisation.

Pour en savoir plus, un journaliste de Guineematin.com a rencontré hier jeudi 9 mai 2024, Hadja Asmaou Diallo, la Présidente de l’AVIPA. D’autres sujets liés aux attentes des victimes ont été également abordés dans cet entretien. Mais d’ores et déjà, les victimes du massacre du 28 septembre, à croire Hadja Asmaou Diallo, sont satisfaites du déroulement de procès, premier du genre en Guinée.

« Le 28 septembre 2022 qui est la date de démarrage du procès des évènements du 28 septembre est très importante pour nous. Nous avons attendu cette date depuis 13 ans. Finalement elle est intervenue à la 14ème année. Je rends grâce à Dieu, je félicite et remercie les autorités pour cette volonté politique très forte de même que l’ensemble des acteurs qui n’ont jamais baissé de garde la commission de ces crimes. Le procès avance bien et avec la satisfaction de tout le monde. Et ce, malgré certains couacs enregistrés, notamment des interruptions connues çà et là. Nos avocats sont engagés et travaillent sérieusement. Par rapport au fonds d’indemnisation des victimes, plusieurs fois annoncé par l’ancien garde des sceaux, Alphonse Charles Wright, nous pensons que le travail continue au niveau de l’Etat pour sa mise en place. Mais on s’impatiente de plus en plus. On nous apprend qu’il y a des préalables à accomplir avant sa mise à disposition. Il s’agit d’une loi et d’un décret. Le département de la justice, sous l’égide du ministre Khaïraba Diawara, est en train de travailler sur ces textes. D’après ce qu’on nous a dit », a expliqué Hadja Asmaou Diallo.

Ce fonds logé à la Banque centrale est évalué à 19 milliards de francs guinéens avant le départ de Charles Wright. Mais les victimes s’impatientent et demandent un peu plus d’accélération pour secourir les malades.

« Vous savez que parmi les victimes il y a beaucoup de malades. Nous avons même perdu certaines d’entre elles. C’est le cas de Mama Conté et 4 autres récemment. C’étaient des personnes très actives. C’est pourquoi, je profite de votre média pour faire un plaidoyer auprès du gouvernement et au CNT pour la préparation et l’adoption rapide de ces textes de loi. Les victimes souffrent énormément. Elles sont dans le besoin. Elles sont sans ressources et méritent d’être accompagnées et soutenues maintenant après tant d’années d’attente. Nous demandons aux partenaires et aux personnes de bonne volonté de participer à l’alimentation de ce fonds. Nous savons qu’il y a des personnes de bonne volonté en plus des institutions et organismes nationaux et internationaux qui sont prêtes à accompagner les victimes. Nous les encourageons et nous les remercions d’avance pour leur implication dans la lutte contre l’impunité dans notre pays », a lancé la Présidente de l’AVIPA.

Également surprise comme beaucoup d’autres observateurs de la clôture des débats alors que d’autres accusés sont en détention, à l’image du Colonel Bienvenue Lamah, en sa qualité de partie civile, Hadja Asmaou, réitère son appel à l’endroit du tribunal.

« C’est vraiment une préoccupation pour nous. Nous et nos avocats, on aurait voulu que ce soit un seul procès. Mais on ne comprend pas pourquoi pour le même dossier, il va y avoir deux volets séparés. Le Président du Tribunal est souverain et nous espérons que les victimes seront satisfaites de la fin du procès. Les victimes attendent de gagner ce procès et qu’il y ait réparation des dégâts commis. C’est ce que nous attendons après tant d’années de souffrance », a conclu Hadja Asmaou Diallo.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45 

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