Massacre du 28 septembre : « Claude Pivi a participé à la commission des infractions au stade…il supervisait la répression sur l’axe »

Dans sa plaidoirie ce mardi, 14 mai 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn (délocalisé à la cour d’appel de Conakry) dans le cadre du procès du 28 septembre 2009, Me Amadou DS Bah s’est penché sur le cas du colonel Claude Pivi. Cet officier militaire était le ministre chargé de la sécurité présidentielle et un proche collaborateur du capitaine Moussa Dadis Camara. Il est en cavale depuis son évasion de la maison centrale de Conakry le 4 novembre 2023. Une évasion que Me DS Bah estime être un élément supplémentaire qui prouve sa culpabilité dans ce massacre du 28 septembre. Cet avocat de la partie civile estime que Claude Pivi est “expert en pillages” qui a participé à la commission des infractions au stade et qui a supervisé les exactions dans les quartiers de l’Axe Hamdallaye-Kagbelen. Il l’accuse aussi d’avoir envoyé des “infiltrés” au stade.

« Colonel Claude Pivi, le fugitif, voilà un expert en pillages. Vous savez, au sein du CNDD, il y a des particularités : le colonel Tiegboro est l’homme à tout faire, le colonel Claude Pivi est un expert en pillages. Cela procède du fait qu’au-delà de sa casquette d’élément central au pouvoir du président Dadis, son objectif fondamental était de conserver le pouvoir. A ce titre, il a participé à la commission des infractions au stade. Et le fait qu’il ne soit pas là (à cette audience) est un argument supplémentaire qui plaide pour sa culpabilité… Concernant les recrues de Kaléa, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba déclarait : Claude Pivi a fait venir à la présidence 400 jeunes. Monsieur le président, ce sont ces 400 jeunes qui ont été les infiltrés au stade. Ensuite, il a donné l’ordre aux bérets rouges de se rendre au stade et de donner des leçons aux manifestants… Le 28 septembre, Claude Pivi a sévi sur l’axe, parce que c’est le terminator du CNDD. Son arrivée sur les lieux terrorisait tout le monde. Si dans les autres quartiers de Conakry le 28 septembre s’est arrêté le jour J, la répression a continué sur l’axe pendant des semaines. Monsieur le président, il y a des parents qui ont cadenassé leurs portes pour empêcher leurs enfants d’aller au stade, mais la mort est venue les trouver à leur domicile. Pourquoi ? Ils n’ont pas été au stade de peur d’être tués, mais dans les représailles dans les quartiers de la haute banlieue de Ratoma, ils ont été froidement assassinés. Monsieur le président, au cours du procès ici, des photos ont été présentées ici grâce à un reportage de France 24 où on voit, dans la zone de l’axe, un civil se faire poignarder. Et au cours des débats, le procureur a eu l’intelligence d’agrandir la photo. Elle a été produite ici et on a reconnu distinctement Claude Pivi sur les images. Il supervisait la répression. Donc, sa culpabilité ne fait l’objet d’aucun doute », a martelé Me DS Bah.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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