Des jeunes excités ont érigé des barricades dans les quatre coins de kilomètres 5 de Dubréka hier vendredi, 24 mai 2024. Ils exprimaient ainsi leur colère suite à la mort de trois des leurs, « brutalement et sauvagement » assassinés, à en croire les témoignages. Le mouvement a entraîné un embouteillage monstre au niveau du Km 5, très fréquenté, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon nos informations, il s’agit de trois jeunes motards qui ont trouvé la mort au Kilomètres 5. Ils auraient été assassinés par malfrats qui voulaient retirer leurs engins et les recettes journalières. Remontés contre ces crimes, leurs camarades taximotards ont érigé des barricades, brûlé des pneus et jeté divers objets. Ce qui a sérieusement perturbé la circulation.
Mamadou Barry, taximotard reconverti en chauffeur de camion, dit que ce n’est pas la première fois que des choses pareilles se produisent à Dubréka.
« Ce sont nos frères motards qui ont été tués. L’un d’eux, on a retrouvé son cadavre hier nuit, complètement désintégré, on dirait qu’il était mort depuis très longtemps. Un vient de succomber à ses blessures après l’attaque qu’il a subie hier. Ce n’est pas la première fois que nous les motards, nous sommes pris pour cible. Par le passé, quand j’étais motard, on a tué plusieurs jeunes ici. Des individus armés sortent la nuit pour nous assassiner, prendre nos motos et partir. On en a vraiment marre. Tout le temps, c’est le même problème. Comment tu peux travailler toute la journée, des mois et quelqu’un quitte nulle part, un fainéant pour venir ôter ta vie ? Ils ne travaillent pas, ils sont jaloux de nous. Il faut que ça cesse. C’est pourquoi nous avons barricadé tout. Pour le moment, on n’a pas identifié les trois victimes », déclare- t-il.
Pour sa part, Mamadou Sidibé, motard et manifestant, expose la faiblesse des autorités de la zone et sollicite l’aide du Général Mamadi Doumbouya.
« Le préfet est là. Il sait que des jeunes motards sont tués puisque des choses comme ça ne peuvent pas se passer sans qu’il ne l’apprenne. Ils ont même enterré les trois jeunes sans faire des enquêtes. Nos syndicats sont des faibles aussi. Ils ne font rien pour nous. Présentement même, ils ont fermé leur bureau pour partir je ne sais où. C’est pourquoi, on a décidé de prendre notre destin en main aujourd’hui. On ne fait de mal à personne, on réclame justice et sécurité. Que Mamadi Doumbouya nous vienne en aide. On ne veut plus se faire assassiner par des bandits ici. Moi, je suis élève et c’est à travers mon travail de taxi moto que je paye ma mensualité et j’aide ma mère », a fait savoir Mamadou Sidibé.
Aucun acte de violence ni de dégâts n’y a été enregistré malgré la grosse colère des jeunes.
Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com
