Fermeture de médias privés en Guinée : le SPPG saisit le mouvement syndical pour faire plier les autorités

Sékou Jamal Pendessa, Secrétaire général du SPPG

La fermeture des groupes de médias Fim FM, Hadafo médias et Djoma médias suscite toujours l’indignation et l’incompréhension. Face à cette situation inédite, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) envisage des actions fortes pour contester cette décision du Gouvernement. Le secrétaire général de la structure, Sékou Jamal Pendessa, annonce avoir saisi le Mouvement syndical Guinéen pour harmoniser les positions et déclencher des actions de grande envergure. Il l’a fait savoir ce mardi, 28 mai 2024, au micro de Guineematin.com à travers un de ses reporters.
« Nous attendons l’arme fatale du mouvement syndical Guinéen. Vous savez, ils sont allés plus loin. Il faut passer à la vitesse supérieure. Nous attendons que le mouvement syndical déclenche une grève générale et illimitée sur toute l’étendue du territoire national. Ceux-là qui ferment les médias et qui veulent du silence radio, nous allons les aider à aller vers ce silence total. Ça ne sera plus un simple silence radio, mais ça sera un silence total de Conakry à Yomou, dans les entreprises privées, les marchés, les départements ministériels, les rues seront désertes, même à la présidence de la République, où il y a un syndicat régulièrement créé. Nous allons dire au syndicat de la Présidence de la République de dire aux chauffeurs de ne pas travailler pendant la grève générale. On ne peut pas jouer avec l’avenir d’un pays, les libertés individuelles et collectives des gens. Les citoyens ont droit à l’information. C’est pourquoi ils ont massivement adhéré à ce mouvement que le SPPG a enclenché. Hier, après la conférence de presse, j’étais à Dixinn, j’ai rencontré des gens qui étaient parmi les soutiens inconditionnels du CNRD, me disant que même eux, ils en ont marre maintenant…»

Par ailleurs, Sékou Jamal Pendessa met en garde les autorités. « Ce que je peux dire aux autorités, c’est de toujours faire attention. Pour le moment, vous avez à faire une seule revendication qui ne coûte absolument rien. L’intelligence voudrait qu’ils font face à cette unique revendication des médias. J’ai dit, si vous retardez jusqu’à ce que la crise s’enlise, vous allez voir beaucoup d’autres revendications qui vont venir se greffer à la principale. Je le répète, cette mise en garde aujourd’hui vous avez pratiquement une seule revendication dans l’urgence à gérer. C’est la libération des médias, ça ne coûte absolument rien à l’État. Donc, on ne peut pas dire que c’est à cause de telle  crise qu’on ne peut pas libérer. Libérer les médias, retourner les licences, les agréments retirés. C’est dans l’intérêt du gouvernement, ça pourrait aider à restaurer un tout petit peu la confiance avec le peuple, parce qu’elle est perdue aujourd’hui. Mais, si vous retardez, jusqu’à ce que le mouvement syndical enclenche la démarche aujourd’hui, retenez bien, dès qu’elle sera enclenchée, vous aurez à faire face à beaucoup de revendications. Ne cherchez pas de crise là où il n’y en a pas. Des crises sont provoquées par manque d’intelligence. Vous n’avez qu’à appuyer sur un bouton pour cesser le brouillage des médias, vous n’avez qu’à signer un papier, comme ce que Fana Soumah a fait, pour retourner les agréments et les licences. Mais, qu’est-ce qu’on veut ? Il y a tellement de revendications, que Dieu seul sait. Nous, on pensait que Bah Oury, pendant toutes ses années de lutte où il était en train de se battre pour des valeurs, pour l’intérêt général de la nation, on se rend compte que le vieux renard politique cherchait juste à trouver une place pour satisfaire ses intérêts personnels. Aujourd’hui, toutes les valeurs qu’il a défendues jusque-là, il les piétine désormais. C’est triste pour un combattant, mieux vaut commencer mal pour terminer bien. Passer toute sa carrière à défendre des valeurs et à la dernière minute, vous passez à côté ; c’est malheureux. Peut-être qu’il a l’occasion de rectifier le tir. Au cas contraire, nous poursuivons le combat », a-t-il dit.

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 333

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