Port de Kaporo (Conakry) : des pêcheurs alertent sur la mauvaise qualité de l’essence qu’ils utilisent

Bidon d'essence

La situation est de plus en plus difficile pour les pêcheurs artisanaux du port de pêche de Kaporo, dans la commune de Ratoma. Dans le cadre de leur activité de pêche, ils se plaignent de la mauvaise qualité de l’essence qu’ils utilisent. Interrogés ce jeudi, 30 mai 2024, par un reporter de Guineematin.com, ils parlent d’une couleur noirâtre du carburant en question, causant des pannes de leurs pirogues.

Mécanicien et pêcheur de profession, Demba Soumah exhorte l’Etat à vérifier la qualité du carburant qui rentre dans le pays.

Demba Soumah mécanicien-pêcheur port de Kaporo

« L’essence qui est venue le mois passé, j’avais dit que ce carburant fait peur. Quand tu le mets sur ta main, il te brûle. Tu te demandes si c’est le produit qu’ils mettent qui est trop. Nous avons remarqué au fil du temps que les bidons noircis, récemment quand nous sortons en mer,  sur 10 machines ,7 machines reviennent avec une panne. Ensuite, on a constaté, quand tu ouvres une machine, tu vois que les bielles sont grillées, les pistons sont grillés, les segments sont grillés, même les roulements, tout est grillé. C’est ainsi que nous avons alerté les chefs de port de remonter l’information au niveau du Ministère. C’est peut-être le service contrôle qualité qui ne joue pas son rôle. Si le carburant vient dans notre pays, si la qualité n’est pas bonne, l’Etat ne doit pas accepter qu’il rentre dans le pays. Il faut acheter ce qui est bon. Si ce n’est pas bon, il ne faut pas acheter. La Guinée, c’est vrai qu’on souffre, mais ce qui n’est pas bon pour nous, n’est pas bon. L’essence là a fait beaucoup de dégâts, pas seulement sur les machines de pêches. Même  les véhicules, des dégâts sont constaté dans certains garages. L’Etat fait tout pour que les gens ne se fâchent pas, mais ceux qui sont chargés de contrôler les produits qui entrent dans le pays, ils ne le font pas bien. S’ils ne jouent pas leur rôle, ils n’ont qu’à les changer. Il faut l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », lance Demba Soumah, mécanicien et pêcheur au port de Kaporo.

Pour cet autre pêcheur, sa machine défectueuse coûte entre 28 et 30 millions de francs guinéens, selon sa puissance.

Ousmane Camara, pêcheur port Kaporo

« Si on achète ces machines chères et on achète le carburant qui gâte nos machines, cela peut négativement impacter nos activités, c’est ici on se débrouille pour nourrir nos différentes familles. Aujourd’hui, on a trois machines que nous sommes en train d’arranger.  Regardez vous-mêmes, les vilots, les pistons, on a tout changé. L’huile qui vient, il y a des problèmes, le carburant aussi des problèmes, les sercales (Bidons qui servent de réservoir) tout est devenu noir, on ne sait pas quoi faire. Les travaux que nous faisons là, c’est dans ça on gagne un peu pour acheter nos matériels. Nous demandons à l’Etat de contrôler tout ce qui rentre dans le pays », a laissé entendre Ousmane Camara, pêcheur.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 610 908 741 

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