Brouillage des ondes et retrait d’agréments des médias : Sékou Jamal Pendessa prédit la “victoire historique” de la presse

Sékou Jamal Pendessa, Secrétaire général du SPPG

Réunis à la Bourse du Travail ce vendredi, 31 mai 2024, les leaders du mouvement syndical guinéen ont exprimé leur solidarité à la presse après le retrait des agréments des Groupes médias FIM, Hadafo et Djoma par le gouvernement. Ces syndicalistes ont dénoncé une “décision illégale” qui viole la Charte de la Transition et ils ont exigé des autorités une “restitution” des agréments à ces médias touchés. Le secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), Sékou Jamal Pendessa, assure que cette position du mouvement syndical guinéen ragaillardit les combattants de la liberté de la presse en Guinée. Ce professionnel de média appelle à la mobilisation et prédit une “victoire historique” de la presse contre ses pourfendeurs.

« Vous savez que tous les généraux de ces centrales syndicales préparent le voyage de Genève, ils vont bouger dès demain, mais ils ont tenu à être là avant de continuer les préparatifs. Ce soutien nous renforce davantage dans la lutte qu’on mène. Vous n’êtes pas sans savoir que toutes les fois qu’il est question de lancer une bataille de ce genre, il faut venir à la source, à la maison mère pour se ressourcer afin de bénéficier des conseils, avoir des stratégies. Hier nous avons eu une réunion de travail au cours de laquelle beaucoup de stratégies nous ont été dévoilées. Vous comprendrez qu’on va gagner cette autre lutte. Ceux-là qui étaient là au mois d’octobre avant de lancer la bataille de Guineematin, on était encore là. C’est ici qu’on a annoncé la lutte. Quand vous lisez la déclaration, vous vous rendrez compte, le syndicat, en tant que mouvement qui a donné naissance à l’État guinéen, qui a mené la lutte pour l’indépendance de notre pays, a toujours donné la chance à l’État, parce que nous avons ce souci de quiétude sociale, la paix. C’est pourquoi tout de suite on n’annonce pas ce que tout le monde attend. Quand vous lisez entre les lignes, vous comprendrez le message à peine dévoilé. Le dernier paragraphe demande ou exige la restitution des agréments retirés en vue d’éviter une nouvelle crise sociale aux conséquences imprévisibles. J’ai répété ce dernier paragraphe pour inviter les intelligents à analyser en profondeur… Nous pensons que l’État a encore toute la chance de revenir à de meilleurs sentiments avant le retour des généraux [qui vont à Genève pour deux semaines]. Faites tout pour résoudre cette question qui est aussi simple, qui ne coûte rien à l’État, parce que vous ne dépensez aucun franc pour libérer les médias, pour cesser les brouillages et restituer les agréments et licences retirés. Nous autres de la presse, nous sommes rassurés, nous vous demandons de garder la conviction. Ceux-là qui doutent encore, nous leur demandons de rejoindre le mouvement, sinon ils vont le regretter. Parce qu’ils ne participeront pas à cette victoire historique à laquelle on va aboutir », a-t-il dit.

Depuis quelques mois, la junte militaire du CNRD (au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre 2021) est dans une logique claire d’abattre les médias en Guinée. En plus de la suspension de plusieurs sites d’informations et la sanction de certains journalistes, les autorités de la Transition guinéenne se sont engagées dans la triste entreprise de brouiller les ondes de certains médias (radios et télévisions privés) et leur retrait des bouquets Canal+ et Startimes. Son dernier coup de massue pour réduire la presse au silence a été asséné le 22 mai dernier par le ministre de l’information et de la communication. Fana Soumah a ordonné le retrait des licences d’exploitation et de diffusion des Groupes de médias FIM, Hadafo et Djoma. Cette décision a suscité de l’indignation des défenseurs des droits humains et elle continue de faire l’objet de réactions au niveau des acteurs de la vie sociopolitique guinéenne.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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