Journée mondiale sans Tabac : Dr Khaïry Bah, pneumologue, parle des méfaits du tabagisme sur la santé pulmonaire

Dr Mamadou Khaïry Bah, pneumologue à l'hôpital Ignace Deen

L’humanité célèbre ce 31 mai 2024 la journée mondiale sans tabac. Cette année encore, l’OMS (organisation mondiale de la santé) et ses partenaires de la santé publique du monde se réuniront pour sensibiliser les populations sur les méfaits du tabac sur les jeunes. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a choisi le thème : « Protéger les enfants de l’ingérence de l’industrie du tabac”.  Ce thème de la Journée mondiale sans tabac 2024 est un plaidoyer pour que l’on arrête de cibler la jeunesse avec des produits du tabac nocifs.

Dans un entretien exclusif accordé à un journaliste de Guineematin.com hier, jeudi 30 mai 2024, Dr Mamadou Khaïry Bah, pneumologue à l’hôpital Ignace Deen, nous a évoqué les dangers du tabagisme pour la santé pulmonaire et les traitements possibles. Il a aussi décrit les traitements possibles pour amener un fumeur à cesser le tabac.

Décryptage !

Guineematin.com : pouvez-vous nous expliquer les principaux effets du tabagisme sur la santé pulmonaire ?

Dr Mamadou Khaïry Bah : Le tabagisme est une intoxication chronique liée à la consommation du tabac. Le tabagisme a des effets très importants sur la santé pulmonaire notamment c’est la survenue d’une bronchite chronique qui se manifeste par une toux aiguë survenant à plusieurs reprises dans l’année durant trois années consécutives. C’est la première pathologie possible. Ensuite, malgré la survenue de cette bronchite chronique, l’intéressé n’arrête pas de fumer, il y aura ce qu’on appelle la broncho-colopathie obstructive qui se caractérise par une obstruction de voix aériens qui se déroulent de façon progressive et permanente et la réversibilité ne serait pas possible. Chez un patient atteint d’une pathologie pulmonaire comme la clé, la fumée du tabac peut être l’exacerbation de sa maladie. Donc, du coup, un patient asthmatique fera souvent des épisodes d’exacerbation, elle peut aller jusqu’à développer des pathologies. Une BPC peut survenir.

Guineematin.com : Quels sont les signes précoces de maladies pulmonaires liées au tabagisme que les gens devraient surveiller ?

Dr Mamadou Khaïry Bah : Les signes précoces, c’est la toux. Un patient qui a fumé de façon chronique, c’est un patient qui va souvent fumer ce qui est d’ailleurs l’un des signes de la bronchite chronique que j’ai cité très haut. Donc, le fait de fumer va entraîner et ensuite progressivement ça va évoluer vers les autres pathologies. Un fumeur chronique qui développe par exemple une maladie qu’on appelle la tuberculose pulmonaire, cela peut entraîner aussi le retard du traitement antituberculeux et le retard de l’amélioration. C’est-à-dire un monsieur qui ne fume pas la cigarette par rapport à quelqu’un qui fume, celui qui fume, sa guérison peut retarder par rapport à celui qui ne fume pas le tabac. La durée du traitement de la tuberculose, c’est 6 mois. Par contre, celui du fumeur ne sera pas surpris de voir la durée du traitement aller au-delà de 6 mois.

Guineematin.com : Quels sont les traitements ou thérapies disponibles pour amener le fumeur à arrêter ?

Dr Mamadou Khaïry Bah : Le premier traitement d’un patient tabagique, c’est d’abord d’arrêter de fumer. Il faut qu’il accepte d’abord d’arrêter de fumer lui-même. Avant de l’amener à prendre le traitement pour arrêter le tabac, il faut essayer de le classer pour savoir est-ce que c’est un patient qui est conscient de ce qu’il est en train de faire que c’est pas bon ou, c’est un patient qui sait sciemment que ce qu’il fait représente un danger pour sa santé, mais qui a des problèmes à arrêter et qui doute sur ses capacités à arrêter. Donc, il faudra voir tous ces aspects avant de lui proposer une prise en charge qui peut commencer par un arrêt progressif. Si c’est un patient qui fume 20 paquets par an, ça correspond à quelqu’un qui a fumé un paquet par jour pendant 20 ans en Jargon médical. Si vous avez un tel patient, pour l’amener à l’arrêter, on peut lui proposer un arrêt progressif. S’il fume par exemple un paquet par jour, tu lui proposes dix 10 cigarettes par jour. Il va continuer comme ça jusqu’à ce qu’il s’adapte. Et progressivement il va fumer 5 cigarettes par jour jusqu’à arrêter. En plus, il y a une prise en charge pharmacologique qu’on appelle les stibines nicotiniques. C’est ce traitement qui va permettre de commencer les déficits. Par exemple, un patient qui fumait un paquet de cigarettes par jour, tu lui proposes de fumer 10 cigarettes par jour. Vu qu’il est un fumeur chronique, il peut développer les effets secondaires liés à la nicotine qui est un constituant du tabac. Tu peux lui proposer maintenant de compenser le déficit de cigarettes qu’il a abandonné par les substituts nicotiniques qui existent sous plusieurs formes : en Swindon à mâcher, en spray à pomper dans la bouche pour diminuer l’envie de fumer la cigarette. C’est comme ça qu’il va continuer jusqu’à parvenir. Ce n’est pas un parcours facile, mais avec l’aide des autres, on peut y arriver.

Guineematin.com : Quelle est l’importance de la Journée mondiale sans tabac pour sensibiliser le public aux dangers du tabagisme ?

Dr Mamadou Khaïry Bah : À mon avis, le fait de décréter une journée mondiale de la lutte contre le tabagisme peut amener les gens à arrêter. Parce que c’est une occasion d’information et de sensibilisation. Cela peut donc tiquer l’esprit du tabagique à abandonner le tabac.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27

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