Manque d’électricité : Bah Oury déplore et indexe le comportement inacceptable de certains Guinéens

Bah Oury, Premier ministre, chef du Gouvernement

Le Premier ministre, Chef du gouvernement, Amadou Oury Bah, était le 27 mai 2024 devant les membres du Conseil national de la transition (CNT) pour la Déclaration de la politique de son gouvernement.

Sans surprise, le Premier ministre a abordé tous les aspects de la vie nationale et pris en compte le programme de référence intérimaire (PRI 2022-2025). Une stratégie qui fait de l’électrification du pays, l’une des questions centrales pour son développement économique. Comme tout Guinéen averti, le patron du Palais de la Colombe a dénoncé la mauvaise gouvernance et les subventions excessives (environ 4000 milliards de francs guinéens) par an. S’il a réitéré l’engagement du gouvernement de faire installer par un privé d’une centrale solaire de 500 MW d’ici mars prochain pour pallier au déficit énergétique du pays, Bah Oury qui connaît bien les carences de l’administrations déplore et dénonce le comportement de certains cadres guinéens qui préfèrent leurs intérêts au détriment de l’intérêt national.

« Avec la période de ramadan où la population était impactée par une chaleur torride, apporter une réponse. Vous avez vu les batailles qui ont été menées. Et le moment venu, le ministre de l’énergie fera une communication sur des éléments factuels pour que les Guinéens sachent que c’est la question de l’électricité dans ce pays. Ça n’a pas été facile du tout. Le fait que des compatriotes mettent en avant leurs propres intérêts personnels, pour empêcher le gouvernement d’apporter des réponses courtes et efficaces pour la desserte en électricité de ce pays et soulager les populations. Ça, ce sont des compatriotes qui l’ont fait », a déploré le Chef du gouvernement. Lorsqu’il y a eu l’accident du côté de Manéah, immédiatement et un peu partout, des gens sont descendus dans la rue pour créer des problèmes. Cela veut dire que ce n’était pas quelque chose de fortuit (). C’est pour dire que les réformes dans ce pays, c’est une vraie lutte parce que des intérêts sont mis en cause. Et de ce point de vue, nous avons le soutien total de l’ensemble des Honorables Conseillers pour savoir que pour changer la Guinée et la manière de faire il faut qu’on se lève tous pour faire aboutir les réformes », a demandé Bah Oury, avant de dévoiler la réponse du gouvernement à cette situation.

« L’engagement que nous avons pris, puisque c’est une question de production d’abord, puisque les barrages n’ont pas été suffisamment approvisionnés en eau, nous allons ne pas être dépendants des barrages hydroélectriques, en nous donnant les moyens en investissant dans le secteur solaire à moindre coût. Dans la phase actuelle, l’État ne mettra aucun sou, puisque nous ne disposons pas de ces ressources, mais des investisseurs mettront des sous dans des conditions très avantageuses pour la république pour qu’en mars prochain, nous puissions avoir au minimum 500 MW pour ne pas qu’on soit dépendant d’une pluviométrie qui peut être aléatoire. Et nous ne nous engagerons pas dans des structures où nous allons acheter de l’électricité dont on sait les montages que nous avons trouvés font que nous sommes engagés et endettés jusqu’au cou par rapport à la facture de l’électricité, telle qu’elle se présente actuellement », a fait savoir le Chef du gouvernement.

Dans son discours, Bah a rappelé que des 8000 milliards de transfert d’agent, plus de la moitié est utilisée pour la subvention de l’électricité de Guinée (EDG).

A ce niveau, des sources proches de l’EDG soulignent que ces subventions ne sont pas forcément gérées par l’entreprise mais plutôt par le département de l’énergie et celui des finances, au plus haut niveau.

« EDG est la seule entreprise qui ne gère pas directement ses subventions. Nos subventions sont gérées par les ministres de l’énergie et des finances. Et ce montant sert à 80% à payer l’énergie de Kaléta et de Souapiti ; et de l’achat du mazout et du gasoil pour les centrales de Conakry et de l’intérieur du pays. Plus sérieux encore, nous, on nous vend le carburant à 13 000 GNF le litre contre 12 000 GNF à la pompe. C’est incroyable ! Malgré cet état de fait, le prix du kwh est largement inférieur au prix d’achat avec nos fournisseurs. Ce sont toutes ces réalités qui nous ont conduit au résultat que nous déplorons aujourd’hui », a dit notre source qui a exigé l’anonymat.

Mieux, depuis 4 mois, la Direction de cette entreprise d’Etat a été remerciée. Elle est gérée par le Secrétaire général du département de l’énergie. Mettant sérieusement en difficulté son fonctionnement.

Pour parler de l’incendie évoqué par le Chef du gouvernement, notre source explique que les enquêtes devraient être diligentées pour laver l’honneur de l’entreprise.

« Ce site de Hamdallaye qui abrite notre plus grand dépôt est gardé par une société. S’il y a eu incendie en pleine journée (ndlr : le 12 avril 2024) alors qu’il n’y a pas de courant, les enquêteurs doivent être en mesure de situer les responsabilités. En tous les cas, nous ne nous sentons pas impliqués. C’est la même chose pour l’incendie de Manéah. Partout où il y a des investissements de ce genre, il faut voir qui les gère et qui est responsable », a fait savoir notre source.

A présent et plus que jamais d’ailleurs, la balle est dans le camp du gouvernement pour dire à l’opinion qui est responsable de ces incendies et à qui sont destinés les montants faramineux déboursés chaque année par le trésor et au compte de l’EDG.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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