Grossesse non suivie, malformation, fausses couches… Dr Ousmane Adolfo Diakité sur la consultation prénatale

Dr Ousmane Adolfo Diakité, spécialiste en premier degré de Gynécologie obstétrique

En Guinée, plusieurs femmes enceintes sont réticentes à l’idée d’aller se faire consulter chez un médecin. Si certaines ne le font pas. par ignorance ; pour d’autres, il peut s’agir de négligence ou de manque de moyens financiers. Pourtant, la consultation prénatale a une importance capitale dans la vie d’une femme en état de famille et même du bébé qu’elle porte. Pour parler de ce sujet important, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à Dr Ousmane Adolfo Diakité, spécialiste en premier degré de Gynécologie obstétrique.

A l’entame, Docteur Ousmane Adolfo Diakité a défini l’objectif recherché dans la consultation prénatale (CPN). « Ce sont des visites médicales que des femmes en état de famille réalisent périodiquement, avec une fréquence régulière, pendant chaque mois de la grossesse jusqu’au terme. Son objectif est de minimiser les risques pré, ultra et post natale de la parturiente et le résultat qui est le produit de la conception. Si la prestation prénatale est bien réalisée, pour réduire substantiellement les risques, que peut éviter la femme avant ultra-partum et post-partum, c’est pour sauvegarder la parturiente en bonne santé », a expliqué le gynécologue.

Par ailleurs, Docteur Ousmane Adolfo Diakité précise que le nombre de consultations dépend du pays dans le quel on vit mais aussi des patientes. « En Guinée, le carnet rouge qu’on a ici ne donne juste que 4 colonnes à remplir. Cela veut dire qu’il y a 4 consultations prénatales. Par exemple à Cuba, là où j’ai fait mon expérience, on doit faire au minimum dix consultations prénatales. C’est qui signifie qu’il y a une consultations par mois, jusqu’à l’accouchement. Cela dépend aussi des patientes. Il y a des patientes qui sont confrontées à un peu plus de risques. Donc pour celles-ci, au lieu de les consulter chaque fin de mois, on les consulte chaque 15 jours », a indiqué Dr Diakité.

En outre, notre interlocuteur est revenu sur les risques que comporte une grossesse non suivie. « Il y a des risques, si une femme ne suit pas les consultations prénatales. Quand la femme tombe enceinte, il y a une série d’examens qui est demandée, un bilan complet. Et s’il y a des anomalies à ces bilans là, on peut engager un traitement ou prévenir beaucoup de choses. Mais si la patiente ne vient pas à la consultation prénatale, ne fait pas les examens, par exemple, on ne contrôle pas sa tension, on ne contrôle pas le poids que la patiente gagne et on ne contrôle pas la croissance de la hauteur utérine, les risques seront multiples. D’abord, même des malformations congénitales qui peuvent s’échapper, on ne connaît pas. Il peut y avoir des risques de prématurité, de croissance intra-utérine retardées, de macrosomie fœtale qui ne sont pas diagnostiqués », prévient-il.

Plus loin, Docteur Ousmane Adolfo Diakité a parlé des avantages de la consultation prénatale. « L’avantage est que, une femme qui assiste régulièrement à la consultation prénatale, il y a d’abord une relation médico-patient. Cela veut dire que le médecin va s’habituer à sa patiente, et cela lui permettra de connaître beaucoup de choses sur elle. Pas seulement d’ordre médical, mais aussi de l’ordre social de la patiente. Cela permet au médecin de connaître les soucis de sa patiente, parce que la consultation prénatale est individuelle. Les soucis ou la situation socio-économique des patientes peuvent être différentes. Ainsi, la consultation prénatale permet au médecin de connaître la particularité de chaque patiente. Par rapport à ça, on peut avoir une idée de comment aider la grossesse à se développer. Avec la consultation prénatale, on évite beaucoup de choses. Si il y a des infections, on peut corriger ; si la patiente est anémique, on peut également corriger ; si la croissance intra-utérine est retardée, on peut prendre des actions pour améliorer la croissance de l’enfant. On peut aussi diagnostiquer beaucoup de maladies. Par exemple, si la femme enceinte fait une hypertension, le diabète, s’il y a des maladies infectieuses associées à la grossesse, on peut corriger. Par exemple, si la patiente a une maladie comme l’hépatite ou le VIH, il y a des traitements à faire pendant que la femme est enceinte. Il y a également les caractéristiques individuelles de chaque patiente. Il y a des patientes qui ont la taille un peut basse ; dans ce cas, si on constate que le poids de l’enfant est grand, on sait déjà que lors de l’accouchement, il y a un risque et qu’il faut envisager la voie haute. Donc, il y a tous ces éléments là. Mais si la patiente ne vient jamais à l’hôpital, on ne peut pas le savoir », informe-t-il.

Poursuivant, le gynécologue indique qu’il existe une consultation très importante, avant même les visites prénatales. Il s’agit de la consultation préconceptionnelle. Cette visite consiste à aller se faire consulter par le médecin pour qu’il puisse examiner les facteurs de risques que vous avez pour la conception. On fait des examens pour voir si la femme n’a pas d’anémie, si la glycémie est bonne et le taux d’hémoglobine. La situation nutritionnelle est aussi importante. Il y a des médicaments qu’on donne aux patientes, dont des vitamines qu’elles vont commencer à prendre avant la conception pour éviter des malformation congénitales et des fausses couches.

Mariama Barry pour Guineematin.com 

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