Kaloum : l’ex ministre des mines, Ahmed Kanté, et 2 autres personnes jugés pour « abus de confiance et concurrence déloyale »

Ahmed Kanté, ex ministre des Mines

Le procès d’Ahmed Kanté, ancien ministre des Mines et de la Géologie ; Claude Lorcy et Philippe Roger, jugés pour abus de confiance et concurrence déloyale, s’est poursuivi ce lundi 24 juin 2024, au tribunal de première instance de Kaloum. L’audience avait été renvoyée à cette date pour délibérer sur les exceptions soulevées par les prévenus. Exceptions liées à la question « d’irrecevabilité tirée de la chose jugée, et du défaut de qualité ». Dans sa décision, le tribunal a rejeté ces exceptions et a ordonné la continuation des débats. Mais il se trouve que ni les prévenus (qui comparaissent libres dans cette affaire), ni leurs conseils, ne sont présents à l’audience. Une absence qui a motivé la partie civile à demander au tribunal de décerner un mandat d’amener contre les prévenus. Mais, cette demande a été rejetée par le tribunal et l’affaire a été renvoyée au 8 juillet 2024 pour la comparution des prévenus, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces trois prévenus sont poursuivis par la société African Bauxite Corporation (ABC), représentée par le Russe Alexandre Zotov. On leur reproche d’avoir perçu 10 millions de dollars « en violation manifeste de la loi et au détriment de monsieur Alexandre Zotov.

L’audience de ce lundi a été marquée par l’absence des prévenus et de leurs avocats de la salle d’audience. Après avoir appelé les prévenus, le tribunal a constaté qu’ils ne sont pas  dans la  salle  d’audience. Aussitôt, le procureur a pris la parole pour expliquer les raisons de leur absence. Dans ses explications,  le  parquet a fait savoir qu’il n’a pas accompli des diligences pour la comparution des prévenus.

« Cette affaire avait été renvoyée au 17 juin, et le 17 juin il n’y a pas eu d’audience. La date d’aujourd’hui n’a pas été régulièrement notifiée aux parties. Les prévenus ne sont pas là, puisque nous n’avons pas accompli des diligences. Nous vous demandons de renvoyer l’affaire à huitaine », a dit le procureur Mohamed Bangoura.

Cependant, les conseils de la partie civile disent ne pas comprendre le motif de l’absence des prévenus et de leurs avocats à cette audience. Ils estiment que les prévenus n’accordent aucune importance à cette procédure et demandent au tribunal de décerner un mandat d’amener contre eux.

Me Alkhaly Mohamed Touré, avocat à la cour

« Le parquet a laissé entendre qu’il n’aurait pas accompli des diligences qu’il fallait pour la comparution des prévenus. C’est une chose que nous déplorons, parce que nous nous estimons que le parquet devait plutôt s’insurger contre cette défaillance des prévenus d’autant plus que le renvoi est contradictoire. La dernière fois les prévenus étaient là, c’est eux-mêmes qui ont formulé ces demandes qui ont fait l’objet de décision par le tribunal. C’est eux qui sont poursuivis, c’est eux qui devraient se préoccuper de leur sort en accordant tout le respect dû au tribunal en se présentant à l’audience. Mais ne le faisant pas, ça témoigne de quelque chose, ça témoigne du fait qu’ils n’ont pas d’égard, ils n’accordent pas d’importance à la procédure. Nous nous savons que les prévenus dans cette affaire-là ne veulent pas aller au fond. Ils ne veulent pas que le fond de cette affaire soit débattu… C’est pourquoi nous vous demandons de décerner un mandat d’amener. Nous vous demandons de faire application des dispositions des articles 478, 479, et 482. Soit vous décerner mandat contre ces prévenus-là, ou bien vous ordonnez la continuation des débats », a sollicité maître Alkhaly  Mohamed Touré.

Au terme de ces différents échanges, le tribunal a finalement rejeté la demande de » mandat d’amener » formulée par la partie civile. Il a aussi renvoyé l’affaire au 8 juillet 2024 pour permettre au parquet d’accomplir les diligences afin que les prévenus comparaissent.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

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