Tribunal de Dixinn : Ansoumane Diallo jugé pour la vente de domaines appartenant à l’État

Ansoumane Diallo, jugé pour escroquerie, a comparu de nouveau hier lundi, 1er juillet 2024, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Il lui est reproché d’avoir revendu à la partie civile, dame Saran Camara, deux magasins qui seraient des domaines de l’État. L’avocat de la partie a plaidé pour un remboursement et une réparation des préjudices subis. La défense a demandé une relaxe et le ministère public a requis un an de prison assortie de sursis et le remboursement de 250 millions de francs guinéens, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’audience du jour était consacrée uniquement aux réquisitions et plaidoiries des parties au procès. Défendant les intérêts de sa cliente, l’avocat de partie civile a d’abord relaté les faits avant de plaider pour une réparation de préjudices subis.

« Ansoumane Diallo s’est fait passer pour le propriétaire véritable de deux magasins que Dame Saran voulait. Après achat des lieux, elle a décidé de refaire le lieu en un restaurant. Ce qui fut fait. Un mois après l’inauguration du restaurant, le lieu fût coché pour dire qu’il sera démoli en 72 heures. Le 31 décembre, les agents de l’habitat ont démoli son restaurant, elle n’a rien récupéré de son investissement. Elle a expliqué sa situation à monsieur Ansoumane Diallo ; et ce dernier a répondu : moi j’ai fini de vendre. Elle a acheté les deux magasins à 250 millions… Alors, elle est partie se plaindre à la brigade anti-drogue. Là-bas, il lui dit de rembourser. Il a payé 20 millions. Après ce paiement, il a arrêté. Après ce versement, il n’y a eu que des renvois. Après, elle a adressé une plainte au procureur général… Il savait que les lieux allaient être démolis et il a voulu s’en débarrasser… Nous avons souffert de son comportement… Nous demandons 250 millions de francs guinéens représentant le montant de la cession. Ensuite, le condamner à payer 300 millions pour la rénovation et l’équipement du restaurant. Et à la réparation du préjudice subi, 200 millions de francs guinéens », a plaidé l’avocat de la partie civile.

Le représentant du ministère public, Lamine Touré, a requis en faveur de la partie civile.

« Le 10 août 2021, les deux ont convenu la cession de deux magasins à 250 millions… Elle a rénové les lieux. Elle a invité des gens pour l’inauguration de son restaurant. À trois mois, dame Camara fut surprise de voir la machine de déguerpissement… Elle appela Ansoumane Diallo pour lui dire : regardez ce que vous m’avez fait. Vous m’avez trompé, que faire maintenant ? Il a répondu à madame Camara que lui, il a déjà fini de vendre le lieu… Elle a porté plainte. Les faits sont établis. Monsieur Ansoumane Diallo dit n’être pas le propriétaire des lieux, mais sur l’acte de cession, la propriété lui appartient. Il a cédé les deux magasins situés à Camayenne… Il avait compris que le lieu était dans une situation instable que la propriété allait être confisquée. Il s’est fait passer propriétaire d’un lieu qui appartenait à l’État… C’est pourquoi, le ministère public que je représente requiert qu’il vous plaise de retenir monsieur Ansoumane Diallo dans les liens de la prévention pour le délit qu’il a commis. Pour la répression, le condamner à un an d’emprisonnement assorti de sursis, 10 millions de francs guinéens d’amende… allouer uniquement les 250 millions déduits des 20 millions », a-t-il requis.

Quant à la défense, elle fait savoir que son client n’a jamais escroqué et qu’il est de bonne foi.

« Une légèreté manifeste, aucun élément de preuve… Monsieur Diallo a été locataire auprès de l’Etat une portion de terrain. Il y avait un tailleur à côté. En 2012, il a baillé le lieu des magasins à Monsieur Diallo… Monsieur Diallo a cédé une partie à la partie civile… Elle est locataire depuis 3 ans, donc elle connaissait tout ce qui se passait… Il a cédé une portion de terre et non des immobiliers. Il avait plein droit de céder. Il n’avait aucune intention de tromper… Je vous demande de faire application de l’article 544 du code de procédure pénale pour délit non constitué », a plaidé la défense.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 8 juillet 2024.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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