Suspension de l’exploitation artisanale de l’or : un casse-tête chinois pour le syndicat et les chauffeurs de Kintinian

Gare routière de la sous-préfecture de Kintinian

La suspension de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant sur toute l’étendue du territoire national impacte toutes les activités économiques dans les zones minières. Le syndicat et les chauffeurs rencontrés à la gare routière de la sous-préfecture de Kintinian, dans la préfecture de Siguiri, sont aussi concernés. Ils disent être plongés dans une extrême pauvreté, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le gouvernement guinéen évoque des contingences liées à la campagne agricole en cours, de la restauration écologique et les risques d’éboulement en saison hivernale. Une façon de justifier cette mesure entrée en vigueur depuis le 1er juillet dernier.

Kemoko Dansoko, chauffeur sur la ligne Kintinian-Siguiri centre est pénalisé par cette mesure. N’ayant de voyage, il passe toute la journée à côté de ses collègues à la gare routière.

Kemoko Dansoko, chauffeur sur la ligne Kintinian-Siguiri centre

« Depuis que l’exploitation artisanale de l’or a été suspendue, nous sommes au chômage. Avant on gagnait des voyages, mais ça ne va pas du tout maintenant, même avoir la nourriture, c’est autre chose. Tous les jours nous venons passer la journée à causer. Vous-mêmes vous voyez non ? On ne fait rien. Si les autorités allègent cette mesure, nous allons beaucoup aimer ça », a-t-il souhaité.

Amara Camara, président du syndicat des transporteurs de Kintinian, soutient que sa corporation souffre plus que les autres.

Amara Camara, président du syndicat des transporteurs de Kintinian

« Les conséquences de la suspension de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant sont énormes chez nous, parce que nous sommes mobiles dans l’exercice de notre profession. Tout le monde subit les conséquences, mais chez nous, c’est pire. Avant cette mesure, plusieurs véhicules circulaient, mais actuellement pour remplir deux véhicules dans la semaine, c’est un parcours de combattant. C’est ici que les jeunes viennent chercher de l’argent pour leurs familles respectives. Maintenant, quand ils s’embarquent pour aller chez eux, ils ne reviennent plus parce que ça ne travaille pas. Et si ces jeunes ne travaillent pas, cela joue énormément sur nous », a-t-il indiqué.

Selon ce syndicaliste, cette décision a provoqué une insécurité grandissante. Il demande au gouvernement de laisser les orpailleurs travailler pour le bien-être des citoyens.

« Les bandits et les voleurs sont devenus de plus en plus nombreux. Nous demandons humblement aux autorités d’avoir pitié de nous. Depuis au temps de nos ancêtres, l’exploitation artisanale de l’or constitue l’activité principale. Une fois de plus, le gouvernement est prié de nous laisser travailler. Quand les orpailleurs partent dans les mines, cela nous permet de faire beaucoup de voyages par jour. Nous vivons dans une misère que personne ne peut décrire à notre place », a-t-il expliqué.

De retour à Kintinian (Siguiri), Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144891

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