Ibrahima Sory Condé, 1er de la République en Sciences Sociales : « Je compte faire le droit à l’université »

Ibrahima Sory Condé est le candidat qui a raflé la première place, avec la mention très bien, en option sciences sociales, au Baccalauréat unique session 2024 en Guinée. Âgé seulement de 17 ans, ce bachelier est un élève du Lycée l’excellence de l’aviation, situé dans le quartier Gbessia. Rencontré hier, mercredi 24 juillet 2024, ce lauréat a partagé le parcours qu’il a suivi pour atteindre cet objectif qu’il s’était fixé en promettant à ses parents d’atteindre ce rang prestigieux. Son projet futur, faire des études de droit à l’université dans l’optique d’honorer le pays, tout en contribuant à son développement et à lutter aussi contre l’injustice, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ibrahima Sory Condé savoure sa réussite au baccalauréat avec beaucoup de joie. « Lorsque j’ai appris que je suis le premier de la République en sciences sociales, j’ai eu des larmes. Et cette fois, c’était les larmes de joie. J’étais très content d’avoir honoré ma promesse et je suis très content aussi d’avoir réalisé mes rêves. Donc, j’ai eu des larmes. J’avais fait la promesse déjà depuis que je faisais la 12ème année, j’ai dû dire à ma famille que je ferais quelque chose que personne n’a fait dans la famille. Et c’était pour être le premier de la République. Et à cela s’ajoute aussi que je leur ai promis qu’un jour viendra, j’enverrai ici la presse. Et je crois aujourd’hui que c’est ce qui se réalise en ce moment précis », a déclaré ce lauréat.

Pour ce premier de la République option sciences sociales, il n’existe aucun secret, mais juste une question de travail acharné. Il explique comment il a réussi à réaliser cet exploit.

« Pour moi, dans l’étude, il n’y a pas de secret. C’est juste le travail acharné, rien que le travail acharné. Il faut juste se mettre au travail, et à travers les prières, les bénédictions, tout ira bien. Aussi parfois les temps de repos, parce que l’esprit aussi a besoin de se reposer. Mais il faut quand même s’adonner à fond dans les travaux, il faut travailler à fond, il faut travailler. C’est vrai que le bac se passe en terminale, mais se prépare dès la 11ème année. Lorsque j’étais admis au BEPC, j’ai dû me débarrasser de beaucoup de choses, de choses frivoles, et je me suis concentré sur ce qui était l’objectif. Et dès la 11e année, j’ai commencé le programme de la terminale, et petit à petit, une fois en 12e année encore, j’ai repris le même programme. Et en terminale, à travers l’aide de la famille et aussi de mon oncle, ils ont mis à ma disposition certains professeurs, dans les différentes matières, j’ai évolué avec eux. Dieu merci, ils m’ont beaucoup assisté dans les moments douloureux, et nous sommes arrivés là. En ce qui concerne le projet futur, je compte faire le droit à l’université dans l’optique d’honorer le pays tout en contribuant à son développement et lutter aussi contre l’injustice qui se passe dans nos milieux aujourd’hui », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, ce futur étudiant a conseillé à ses collègues qui n’ont pas réussi cette année de ne pas baisser les bras.

« C’est vrai que c’est tout le monde qui passe le bac, mais tout le monde ne peut pas être admis en même temps. Donc ce que j’ai à leur dire, c’est de redoubler d’ardeur. Mais avant cela, il faut d’abord faire une prise de conscience sur ce qui n’a pas marché l’année-là, et enfin, essayer maintenant de rectifier pour que l’année à venir soit meilleure. Donc je les encourage à plus d’ardeur et plus de concentration. Parce que le bac, c’est une autre réalité. Mais ce n’est pas aussi impossible. Comme on aime le dire souvent, à cœur vaillant, rien n’est impossible. Donc je reste optimiste qu’ils reviendront plus fort pour atteindre leur idéal », a-t-il rassuré.

Heureux et fier du résultat de son fils, Mamady Condé, Administrateur civil en service au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, n’a pas tari d’éloges à l’égard de son fils qu’il dit être un as.

Mamady Condé, papa du Lauréat

« J’ai été animé d’un sentiment de joie et de satisfaction. De joie parce qu’il a décroché son bac, de satisfaction parce qu’il a réalisé sa promesse. Comme il l’a dit tout à l’heure, il m’a promis deux choses. La première chose, il a dit qu’il irait étudier à l’étranger sans mon argent et sans l’argent de sa maman. Et la deuxième promesse, il a dit qu’il enverrait la presse ici. Donc les deux choses sont réalisées. J’ai été vraiment animé d’un sentiment de satisfaction. L’éducation d’un enfant, c’est le suivi, il faut veiller sur son environnement social. J’ai beaucoup d’élèves ici, mais quand un enfant vient avec un compagnon, je l’évalue, je l’étudie. S’il ne me convient pas, je dis directement à l’enfant de ne plus revenir avec la personne-là ici. Parce qu’il faut veiller beaucoup sur l’environnement social de l’enfant. C’est là-bas que tout se passe. C’est pourquoi on dit que l’homme est le fruit de son milieu. Donc, il faut veiller sur l’encadrement et il faut veiller aussi sur la formation à l’école. Je sais que Sory est intelligent, mais il est un as. Il est courageux, il est un homme de conviction, de vision et d’objectif. Il a toutes ces qualités-là », a-t-il confié avec une fierté non dissimulée.

Mariama Barry pour Guineematin.com

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