Bilan de l’année scolaire 2023-2024 : l’association guinéenne des écoles privées note des « défaillances »

Abdoulaye Tély Sow, responsable de la communication de l'association guinéenne des écoles privées

L’année scolaire 2023-2024 vient d’être bouclée en Guinée avec la publication des résultats des examens nationaux. Désormais, l’heure est au bilan au niveau des différents acteurs du système éducatif. Dans un entretien accordé à Guineematin.com hier, vendredi 26 juillet 2024, Abdoulaye Tély Sow, le responsable de la communication de l’association guinéenne des écoles privées, a partagé son analyse de cette année d’études.

« L’année scolaire s’est très bien passée. L’année scolaire 2023-2024 n’a pas connu de perturbations. On a eu les 9 mois plein d’enseignement. Ce qui est une bonne chose. On a eu à dérouler tout le programme de cours que ce soit pour les classes d’examen, que ce soit pour les classes intermédiaires », a dit Abdoulaye Tély Sow.

Si l’année scolaire s’est déroulée sans difficultés majeures, les examens ont connu quelques défaillances. L’association déplore notamment la nécessité de reprendre la correction des copies des candidats du Certificat d’Études Élémentaires (CEE) en raison de doutes. Selon M. Sow, cette décision n’est pas problématique en soi, mais la publication partielle des résultats l’est davantage. Il estime que publier les résultats globalement, même avec une semaine de retard, aurait été préférable pour éviter l’angoisse des élèves et de leurs parents en publiant partiellement les résultats.

« On a eu un nouveau ministre au courant de l’année. Il est venu dans un système qui avait déjà beaucoup avancé. Donc, il faut d’abord contextualiser les choses. Évidemment il y a eu des différences par rapport aux années précédentes en ce qui concerne le déroulé des examens, mais je pense qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau de bain. Il faut donc tirer des leçons pour savoir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. Ensuite s’appuyer sur ça pour faire avancer les choses, situer les responsabilités. Je ne dirai pas que tout n’a pas marché, mais il y a quand-même des défaillances à certains niveaux. On peut commencer par l’examen d’entrée en 7è année pour lequel il a fallu recommencer les corrections dans 6 communes. Donc cela dénote qu’il y a eu quelque chose qui n’a pas fonctionné correctement quelque part. On a repris la correction et ce qui en est sorti, c’est qu’on trouve qu’on avait donné la moyenne à des candidats qui ne la méritaient pas finalement et on se retrouve dans ces communes là avec des taux de réussite élevés. Et c’est ce qui a poussé le ministre à faire reprendre la correction des copies des élèves. Ce qui est une bonne chose, le fait de faire reprendre la correction pour clarifier les choses. Ça, ça dénote qu’il a la volonté de rendre les examens crédibles. Ça, c’est à saluer. Mais ce qu’il y a à déplorer dans les démarches, c’est le fait de publier partiellement les résultats. Pour moi, personnellement, ça ne nous coûtait rien d’attendre une semaine pour publier globalement les résultats une bonne fois. Durant cette semaine, les enfants des six communes concernées ont de l’angoisse, du stress ainsi que leurs parents. Si on pouvait l’éviter, je pense qu’il fallait l’éviter », déplore M. Sow.

Abdoulaye Tély Sow insiste également sur la nécessité d’une plus grande transparence dans le processus de correction des examens.

« On ne dit pas qu’il faut forcément impliquer les écoles privées, mais on a besoin de plus de clarté. Parce que si on a eu ces anomalies là jusqu’à ce qu’on reprenne la correction des copies des candidats, c’est parce qu’on s’est trompé quelque part. Je pense qu’à ce niveau, il ne faut pas se limiter à détecter là où ça n’a pas marché, mais il faut aussi situer les responsabilités, identifier les responsables et leur interdire de participer à la correction. De même, situer les responsabilités au haut niveau pour qu’on puisse sanctionner ceux qui sont concernés. A l’avenir, on a besoin d’avoir plus de clarté pour savoir comment est-ce que les correcteurs sont choisis. Sinon, on ne peut comprendre comment un correcteur peut mettre une note pour un élève qui est différente de celle que l’enfant mérite. Parce que sinon ça prête à confusion. Dans ce cas, c’est soit le correcteur n’a pas la compétence ou bien il est de mauvaise foi. Donc, il faut corriger cela », a-t-il suggéré aux autorités éducatives.

Mamadou Laafa Sow pour Guineemtin.com

Tel : 622919225

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