Guinée : le FNDC invite Bah Oury « à ne pas graver son nom dans les pages sombres de l’histoire »

Bah Oury, Premier ministre Chef du gouvernement

Les propos du Premier ministre, Bah Oury, qui n’exclut plus un glissement de calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel continuent de faire des vagues. Après les dénonciations de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), c’est le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui se fait entendre. Dans une conférence de presse animée ce mardi, 21 mai 2024, à Conakry, au nom du FNDC, Ibrahima Diallo, responsable des opérations de la structure, a exprimé sa profonde inquiétude face à cette déclaration du Premier ministre, qu’il demande à ne pas « graver son nom dans les pages sombres de l’histoire », a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Depuis quelques semaines, Bah Oury multiplie les sorties médiatiques, évoquant ouvertement un glissement du calendrier de la transition. Il l’a réaffirmé ce dimanche 19 mai 2024, sur la chaîne de télévision TV5 monde, où le chef de gouvernement guinéen a affirmé que « le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel, tel qu’il a été défini, ne sera pas tenu. »

Ibrahima Diallo, connu pour son engagement avec le FNDC, a dit tout le mal qu’il pense de cette sortie.

Ibrahima Diallo, chargé des opérations du FNDC

« C’est dans un contexte d’impasse et d’incertitude, marqué par l’absence de dialogue entre le CNRD et les forces vives de la nation ainsi que de la restriction de l’espace civique et la répression de la presse privée, que le nouveau Premier Ministre multiplie les communications encourageant une prolongation de la durée de la transition. Sa dernière déclaration en date sur TV5 monde est particulièrement alarmante. II y affirme que « le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel tel qu’il a été défini, ne le sera pas ». Il évoque la possibilité d’un référendum constitutionnel à la fin de l’année, en lieu et place des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le FNDC condamne fermement ces déclarations conflictogènes de Monsieur Bah Oury, qui frise l’arrogance et le mépris vis-à-vis du peuple de Guinée et des forces vives de la nation ».

Pour ce membre influent du FNDC, « Bah Oury s’inscrit malheureusement dans la continuité des facteurs qui ont grippé cette transition : l’unilatéralisme dans les prises de décision, le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités, le rejet et l’exclusion des acteurs sociopolitiques importants pour la vie de la nation et pour la réussite de cette transition. Le bon sens aurait voulu qu’après sa nomination, le Premier ministre prenne contact avec les acteurs socio-politiques pour impulser la dynamique d’un dialogue constructif afin d’évaluer de façon objective le processus et convenir, ensemble, des solutions pour apaiser la transition », déclare-t-il.

Face à cette attitude, Ibrahima Diallo pense que Bah Oury doit choisir entre le bon et le mauvais côté de l’histoire. « A son âge et avec son parcours, Bah Oury devrait consacrer son séjour à la primature pour rechercher, dans la mesure du possible, des solutions pour contribuer à apaiser la transition dans l’intérêt général, plutôt que de privilégier ses propres intérêts et sa longévité à la primature au détriment de la paix et de la stabilité du pays. Il a le choix entre trouver sa place du bon côté de l’histoire ou graver son nom dans les pages sombres de l’histoire de cette transition ».

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626 66 29 27

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