Conakry : des présumés consommateurs de la drogue Kush jugés au tribunal de Kaloum

Image d'archive

Amadou Diallo, Abdoulaye Condé, Abdoulaye Sacko et plusieurs autres ont comparu récemment devant le tribunal de première instance de Kaloum pour répondre des faits de détention, vente et consommation de chanvre indien. A la barre, tous les prévenus ont nié les faits mis à leur charge. Ils ont été interpellés suite à la chasse déclenchée par les services de sécurité contre les présumés vendeurs et consommateurs de chanvre, notamment la drogue kush qui fait des ravages actuellement chez les jeunes, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La traque contre la drogue se poursuit à travers le Grand Conakry, où de nombreux jeunes gens sont interpellés et inculpés. Les forces de l’ordre ont reçu un coup de main de la part de certains jeunes dans la traque. Leurs procès se tiennent tant à Kaloum qu’à Dixinn et Mafanco.

Appelés à la barre, tous ces jeunes, dont l’âge varie entre 24 et 40 ans, ont nié les faits de détention, vente et consommation de chanvre indien pour lesquels ils sont jugés.

Interrogé le premier, Mohamed Lamine Camara, revient sur les circonstances de son arrestation à Matam. « Ce sont les enfants du quartier qui m’ont arrêté près de la poubelle. Ils m’ont asséné des coups. Ils ne m’ont pas trouvé en train de fumer ni trouver de la drogue sur moi. Je fume de la drogue, mais pas celle appelé Kush », a-t-il déclaré à la barre.

Contrairement à son prédécesseur, Lancine Konaté, interpellé à Manquepas (Kaloum), explique que son arrestation n’a aucun lien avec la consommation de la drogue : « moi, j’étais sur la moto quand je suis me garer vers la bourse du travail. C’est là que je me suis disputé avec un agent de la sécurité qui m’a pris et confié à une équipe de patrouille en attendant son retour. J’ai passé trois jours en garde à vue, il n’était pas venu. Depuis 2020 j’ai arrêté de fumer la drogue. Actuellement, c’est la cigarette Oris que je prends. »

Pour sa part, Hawa Keita, coiffeuse de profession, jure que c’est sur le chemin de retour de la boutique qu’elle a été arrêtée par les gendarmes lorsqu’elle tentait de s’enfuir. « J’ai été arrêtée à Manquepas. Je revenais de la boutique. C’est en marchant que j’ai vu un jeune qui était pourchassé par les gendarmes. Par peur, moi aussi j’ai pris la tangente, en laissant mon pain. Après mon arrestation, je me suis même disputée avec un gendarme qui m’avait demandé : pourquoi tu as couru ? J’ai répondu : par erreur. Je ne fume pas la drogue, je ne la vends pas non plus », a-t-elle déclaré.

La deuxième femme du groupe, Mamadama Camara va également nier toute consommation de drogue. « J’ai été arrêtée à Manquepas où je revends les boulettes la nuit. Quand j’ai aperçu le pick-up de la police, j’ai fui. Après, j’ai été rattrapée puis embarquée. Je ne consomme pas de la drogue. C’est seulement quand j’étais en état de famille que je prenais de la cigarette, mais j’ai arrêté… »

Même son de cloche chez Mamadou Diallo, assis dans une chaise en plastique à la barre, se plaignant de douleurs au niveau des côtes. Il se serait fait marcher dessus dans par les détenus qui se battaient dans sa cellule à la maison centrale. « On m’a arrêté au niveau de la mosquée sénégalaise. Je suis chauffeur. Je suis venu garer non loin de là. Dès ma descente de la voiture, j’ai été mis aux arrêts. Je ne consomme pas de drogue… »

À noter que plusieurs de ces détenus se tordaient de douleur à la barre et ont expliqué les difficultés qu’ils rencontrent actuellement à la maison centrale. D’autres ont dit dormir à même le sol dans les toilettes de la prison.

Après leurs dépositions, le représentant du ministère public a estimé qu’il y a encore à creuser dans cette affaire, d’où sa demande de renvoi pour, dit-il, mieux décanter les choses.

Ainsi, le président du tribunal accède à la demande avant de renvoyer l’affaire au 10 juin 2024 pour la suite des débats.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626 66 29 27

Facebook Comments Box