Fête de Tabaski : manque de clients et cherté des prix rivalisent dans les marchés à N’Zérékoré

Parc à bétail à N'Zérékoré

Les fidèles musulmans de N’Zérékoré (à l’instar de leurs coreligionnaires en Guinée et dans le reste du monde) se préparent à célébrer la fête de Tabaski (ou l’Aïd el-kebir) marquant la fin du hajj. Mais sur les marchés de la place, les prix des boeufs, des habits et autres articles ont visiblement été revus à la hausse par les vendeurs. Des vendeurs qui, confrontés à une rareté de clients, retiennent encore leur souffle.

Au parc à bétail du secteur Angola (dans le quartier Horoya, commune urbaine de N’zérékoré) où un reporter de Guineematin.com s’est rendu ce vendredi, 14 juin 2024, de nombreux citoyens se plaignent de la cherté des prix. Mamby Kaké, venu acheter un bœuf, assure que les prix ont grimpé par rapport à l’année dernière.

Mamby Kaké, commerçant

« On est venu pour acheter un bœuf, mais par rapport au prix, nous ne sommes pas à l’aise. Selon la conjoncture du pays, nous voyons que les choses sont chères et difficiles. Les prix sont vraiment chers, c’est ce qui fait que jusqu’à présent on n’a pas encore acheté un bœuf. Pour cette année, nous constatons que les bœufs ont augmenté de prix. Nous demandons aux autorités de nous aider sur les prix, car même le marché est cher. Je demande aussi la bonne foi des commerçants pour qu’ils diminuent les prix à la grande portée des citoyens pour que chacun ait quelque chose pour la fête », a-t-il dit.

Cette cherté des prix, Adama Sangaré, vendeur de bœufs venu de Sinko (dans la préfecture de Beyla), l’explique par les “dépenses de taxes et de transport”. Mais, il se plaint aussi de la rareté des clients.

Adama Sangaré, vendeur de bœufs

« Les clients se font rares du jour au lendemain. Certains clients expliquent cela par le fait que les choses sont chères. Ceux-là qui viennent aussi, rares sont ceux qui achètent. Cependant, nous aussi nous souffrons. Avant de faire venir les bœufs ici en ville, il nous faut prendre des papiers. En plus, le transport est cher. Moi par exemple, de Sinko jusqu’à N’Zérékoré ici, on peut payer entre 150.000fg à 200.000fg par tête de bœuf comme transport, et cela nous fatigue aussi. Ce que je demande aux gens, c’est de venir faire les achats. Il y a différents prix pour chaque type de bœuf. Nous savons que c’est difficile, mais c’est pour la cause de la fête », a-t-il indiqué.

L’ambiance est la même au grand marché de N’zérékoré. Foromo Pivi veut acheter des habits, mais il est confronté à la cherté des prix.

Foromo Pivi, élève

« Je suis venu acheter des habits et des pantalons jeans avec mes amis. Mais je trouve trop chers les différents prix. Même si les prix diffèrent d’un commerçant à un autre, mais en général les choses sont chères. On peut vous dire un seul pantalon de jeans à 110.000fg ou 120.000fg. On fait encore le tour du marché. Depuis cette crise de carburant, les prix des marchandises sont chers. Je demande aux autorités gouvernementales de voir la situation des prix sur le marché pour aider la population, parce que c’est dure et rien ne va », a-t-il déploré.

Assis dans sa petite boutique à côté de ses marchandises au grand marché de N’Zérékoré, Ousmane Diabaté se plaint de la rareté des clients.

« Les choses sont chères et difficiles. Il n’y a pas de marché. Pour aujourd’hui, je n’ai pas encore eu de client. Mais Dieu merci, puisqu’il y a la santé. Pour le reste, on peut confier à Dieu. En vérité, ça ne va pas. Puisque les clients disent que c’est cher, c’est difficile, il n’y a pas d’argent. Des fois on peut passer une journée entière sans avoir le moindre client. Mais, on espère que les gens vont venir, puisque c’est une fête qui arrive. Les clients viennent rarement. Ceux qui demandent sont plus nombreux que ceux qui achètent. Mon appel aux autorités, c’est de nous aider, commerçants comme acheteurs, à faire le rabais des prix, parce que ça ne va pas du tout. Commerçant et acheteurs, chacun pleure. Ce qui veut dire que ça ne va pas du tout. Que les autorités du gouvernement essaient de voir ça pour aider la population », a lancé Ousmane Diabaté.

De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com

Tél : (+224) 620 58 60 02

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