Assassinat d’un jeune à Mamou : la famille de la victime dément la version du procureur

Assassiné dans la nuit du Lundi au Mardi 17 Octobre 2017, à Madina scierie, un quartier situé à l’ouest de la commune urbaine de Mamou, Elhadj Mamoudou Barry a été inhumé hier, Mardi, à 17 heures, au cimetière de Baraya, dans le quartier Kimbely, lieu de résidence de ses parents. Seulement, les circonstances de la mort de ce jeune conducteur de moto-taxi qui était aussi un étudiant de la 2ème année, à la faculté de mine de l’université de Sonfonia à Conakry, sont loin de faire l’unanimité au sein de l’option public dans la ville carrefour, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Mamou.

Alors que les premières informations livrées, hier, Mardi, par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mamou laissaient entendre que le jeune Elhadj Mamoudou Barry a été poignardé et que c’est à l’hôpital régional de Mamou que ce conducteur de mototaxi a rendu son dernier souffle, la famille de la victime, notamment son père a apporté un démenti ce Mercredi.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com, monsieur Ibrahima Barry soutient que son enfant a été froidement abattu de deux balles. « J’ai été surpris d’entendre des informations erronées sur l’assassinat de mon fils, Elhadj Mamoudou Barry, froidement abattu de deux balles. Une au dos, aboutissant à l’œsophage ; et, l’autre à la tempe droite de la tête. Il est décédé sur place », a confié cet ingénieur agronome en service à la DPA de Mamou.

A la question de savoir s’il détient des preuves des propos qu’il avance, monsieur Ibrahima Barry est formelle : « les preuves sont concrètes. D’abord, quand je suis allé à l’hôpital, j’ai cherché à savoir à quel niveau mon enfant a été fusillé. Ensuite, je suis allé sur les lieux de l’assassinat. Les populations ont dit qu’ils ont entendu des coups de fusil. Aussi, les traces sur le corps de l’enfant montraient bien des traces de coups de fusil. Puisqu’au dos, c’est un petit point qui a ouvert l’œsophage », a-t-il expliqué, précisant que « quand quelqu’un est fusillé au dos, ça ouvre l’œsophage et tous les organes qui sont à ce niveau se gonflent et sortent un peu ».

Soutenant que ‘’ les informations ont été détournées’’ pour des raisons qu’il ignore, monsieur Ibrahima Barry insiste que « c’est un dépôt de corps qui a été fait à l’hôpital. Donc, celui qui me dit que mon enfant est mort à l’hôpital là-bas ne connaît pas la version des faits, puisque mon enfant a été assassiné et il est mort sur le coup. Les premiers assistants de moto-taxi qui sont arrivés sur les lieux l’ont appelé trois fois (Elhadj, Ehadj, Elhadj). Il a répondu deux fois et il a rendu son dernier souffle », dit-il.

Rappelant avoir fait la formation militaire au centre national Kouamen Kourouma (CNKK) au temps de la première République, monsieur Ibrahima Barry a précisé qu’on ne peut pas le duper sur une telle question. « C’est à un analphabète ou à quelqu’un qui n’a pas fait la formation militaire qu’il faut dire que c’est une balle ou pas. Moi, je connais l’impact de balle. Donc, mon intérêt n’était même pas d’extraire une balle du corps de mon fils… Monsieur le procureur a ses raisons. Il est l’homme assermenté et il a le droit de dire ce qu’il a à dire puisque c’est lui qui connaît où il a pris le renseignement ».

Visiblement très affligé par cette histoire, monsieur Ibrahima Barry a indiqué que le ‘’détournement de l’information’’ autour de la mort de son fils, Elhadj Mamoudou Barry a même freiné l’assistance sociale de ses amis envers sa famille.

« Le procureur m’a appelé au téléphone pour dire qu’il compati avec moi, mais je ne l’ai jamais vu en personne. Le commissaire Kamano de la routière aussi m’a appelé pour dire la même chose. Ils m’ont tous demandé mon adresse. Mais, je suis surpris de voir une adresse de Barry Ibrahima des eaux et forêts alors que moi je suis à ANPROKA. Ce qui a freiné même tous mes amis et promotionnaires d’aller vers moi, puisque l’information a été détournée. S’ils disaient ‘’Barry ANPROKA’’, ils n’allaient pas au moins freiner l’assistance sociale de mes amis. Tous seraient au courant », s’est indigné monsieur Ibrahima Barry.

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com

Tél. : 622 97 27 22

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