Pour le commun des Guinéens, le point de divergence aujourd’hui entre l’opposition et la mouvance présidentielle, c’est autour des délégations spéciales qui sont à la tête de 28 communes et l’expiration du mandat des maires depuis des années. Mais, le régime et le parti au pouvoir ont aussi et surtout peur de cohabiter avec des grands maires qui occuperaient la place des gouverneurs après les élections locales, selon Alpha Boubacar Bah, directeur adjoint de la cellule de communication de l’UFDG, reçu au siège de Guineematin.com le mardi 19 mai 2015.
Argumentant son raisonnement, Alpha Boubacar Bah a expliqué à Guineematin.com, qu’au cas où les maires élus lors de ces scrutins seraient majoritairement issus de l’opposition, Alpha Condé et son gouvernement seraient ainsi obligés de cohabiter avec des ‘’gouverneurs’’ qui, selon le code des collectivités, devront être élus à leur tour par les futures maires, trente jours après les élections communales.
« Nous parlons tous des délégations spéciales. Mais, en cas d’élections communales, si l’opposition joue bien, elle remportera les cinq communes de la ville de Conakry. Trente jours après ces élections, il reviendra aux cinq maires d’élire le président du conseil de ville. Cette personne remplacera ainsi le Gouverneur. Dans la région de Kindia, nous pouvons remporter la majorité des mairies, ce qui nous donnera le gouvernorat. Dans les régions de Mamou et de Labé également, ça sera forcement la même chose. Nous aurons ainsi cinq gouverneurs issus de l’opposition. Nous allons nous disputer N’zérékoré et ils vont gagner peut être Kankan », a-t-il déclaré.
A en croire Alpha Boubacar Bah, le parti au pouvoir et le régime auront du mal à cohabiter à Conakry et dans les autres régions du pays avec des gouverneurs qui ne seraient pas obligés de battre campagne pour le pouvoir en place.
Il a cité, en guise d’exemple, les propagandes de l’ancien gouverneur de Conakry, Sékou Resco Camara et du successeur de ce dernier, Soriba Sorel Camara, au profit du parti au pouvoir. « Il sera difficile pour Alpha Condé de cohabiter avec des gouverneurs élus, parce que ces derniers pourraient contrebalancer les décisions du gouvernement, respecter la loi et ne pas mobiliser simplement pour la mouvance », a-t-il indiqué.
C’est l’une des principales raisons qui ont « poussé Alpha Condé à donner des instructions pour qu’on aille aux élections présidentielles d’abord », a dit Alpha Boubacar Bah.
Thierno Amadou Camara
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