Crise au RPG : Qui peut exclure Alpha Condé ?

Libre Opinion : Depuis qu’il préside les destinées de notre chère Guinée, le Pr Alpha Condé enfreint régulièrement la constitution. Aujourd’hui, la fronde au sein de sa formation politique donne lieu à s’interroger sur son avenir politique à la tête du RPG Arc-en-ciel. Qui, par la Loi ou par la force des circonstances actuelles, peut « exclure » le Président de la République du parti qu’il aura fondé dont il n’a aucune prérogative de diriger à l’heure ?

Le Pr Alpha Condé a été élu en 2010 et réélu en 2015. Et, depuis, il foule au pied l’article 38 de notre constitution qui dispose : « La charge de président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privée, même élective. Il doit, notamment, cesser d’exercer toutes responsabilités au sein d’un parti politique ».
Et plus loin, l’article 45 est clair là-dessus, à travers ses aliénas 2 et 6 : « Il veille au respect de la Constitution, des engagements internationaux, des lois et des décisions de justice » ; et, « Le président de la République est au-dessus des partis politiques ».

D’autant plus, la Cour Constitutionnelle a son mot par rapport justement à la volonté du président guinéen de « présider illégalement le RPG Arc-en-ciel » contrairement au principe démocratique qui s’exprime ouvertement là dessus.

De même, à l’article 74 de notre constitution, il est prévu que la Cour Constitutionnelle statue sur « les recours formés contre les actes du président de la République pris en application des articles 2, 45, 74 et 90, ainsi que les recours formés contre les ordonnances prises en application de l’article 82, sous réserve de leur ratification ».

Au-delà de ces violations de la Constitution nationale qui lui a permis d’être le Premier Magistrat du pays dont il ferait fi ces six (6) dernières années de sa gouvernance, Alpha Condé fait actuellement face une fronde sans précédant dans la vie de son parti.

En effet, la volonté du Chef de l’exécutif guinéen de « briguer » un éventuel mandat présidentiel et aussi sa colère contre « les cadres malinkés » lors de la célébration des 25 ans de son retour définitif au pays constituent aujourd’hui des épines sous les pieds de celui qui pense être le seul « homme fort de notre Guinée ».

Dans sa déclaration du 25 mai dernier au siège même de sa formation politique et devant tous les ténors, le locateur de Sékoutouréyah n’aura pas du tout été tendre avec ses partisans et sympathisants en s’élevant publiquement contre ceux qu’il traite de tous les noms d’oiseaux.

Sans avoir besoin de reprendre les propos tenus par le Président des Guinéens ni de revenir sur la « Lettre ouverte » signée par trois (3) Honorables de la mouvance, tous originaires de la Haute Guinée, il convient de dire et de faire accepter Alpha Condé qu’il « ne doit pas et ne peut pas » diriger le pays et le parti politique, fut-il celui qui lui a conduit au pouvoir en même temps et tous les temps. Non et non Monsieur le Président.

En bref, l’heure est venue de « respecter et de faire respecter » notre constitution à la lettre et particulièrement l’article 35 de la Constitution.

Ibrahima Diallo

Journaliste

DG de la radio Liberté Fm

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