Trop de crimes en Guinée ! Dans seule zone juridictionnelle de Kaloum, on annonce soixante huit (68) affaires criminelles réparties en 4 viols, 20 vols à mains armées, 5 association de malfaiteurs, 5 coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, 4 assassinat, 4 meurtre, 1 enlèvement d’enfant et complicité, 1 tentative d’assassinat, 1 vol qualifié, 1 pillage et détentions de munitions, 1 escroquerie qualifiée et complicité et 1 séquestration.
Cette annonce a été faite par le procureur par intérim du tribunal de première instance de Kaloum, Sir Aboubacar Sylla, à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture des audiences criminelles, dans la matinée de ce mardi 18 avril 2017.
Cette cérémonie, s’est déroulée sous la présidence du procureur général près la cour d’appel de Conakry, Mondjour Chérif, en présence de plusieurs cadres du ministère de la justice, des magistrats, des avocats et autres auxiliaires de justice, a constaté le reporter de Guineematin.com qui était sur place.
Comme on le sait, l’ordonnancement juridique de la Guinée a été changé récemment. L’Assemblée nationale a adopté, le 13 août 2015, la loi N°2015/019/AN portant organisation judiciaire en République de Guinée. Cette loi combinée à celle N°2016/060/AN du 26 Octobre 2016 portant code de procédure pénale ont supprimé la cour d’assises et ont étendu les compétences du tribunal de première instance. Ainsi, les jugements des crimes se feront désormais à la base, au niveau de chaque tribunal de première instance territorialement compétent.
A l’occasion de cette ouverture solennelle de la session criminelle, le président du tribunal de première instance de Kaloum a commencé son allocution par rassurer tout un chacun de la stricte application de la loi et de la règle du droit dans l’examen de toutes les affaires inscrites.
« Ce préalable me semble très important en ce sens que le peuple au nom de qui les décisions de justice sont rendues a le droit de comprendre le fondement de nos différents actes », a introduit monsieur Mohamed Chérif Sow, président du TPI de Kaloum.
Poursuivant, Me Sow engage tout le personnel du TPI de Kaloum à rester dans la voix du respect des droits et de la loi, de consacrer leurs énergies et le temps qu’il faut pour la manifestation de la vérité dans toutes les affaires qui seront examinées au cours de la présente session.
« C’est au regard de toutes ces préoccupations que nous plaçons la présente session sous le mot d’ordre : sécurité pour tous dans le respect des droits fondamentaux reconnus par notre constitution (…). Je voudrais inviter l’ensemble des citoyens à collaborer plus étroitement avec les services de sécurité, gage de réussite de la lutte contre le mal et les malfaiteurs », a ajouté le président du TPI de Kaloum.
Pour sa part, Sir Aboubacar Sylla, procureur du tribunal de première instance de Kaloum, a précisé que cette réforme législative répond au souci non seulement de rapprocher la justice des justiciables, mais aussi et surtout de favoriser des procès plus justes, équitables, peu coûteux et dans des délais raisonnables.
« Il résulte du constat que la cour d’assises qui est la formation de la cour d’appel chargée de juger les crimes ne fonctionnait pas comme le prévoyait la loi. Il lui est reproché sa lenteur excessive et son coût élevé. Et, avec un jury populaire méconnaissant parfois les notions élémentaires du droit pénal et qui siégeait sur la base de trois sessions par an », a rappelé le procureur par intérim, Sir Aboubacar Sylla.
Au cours de cette première session, le procureur a annoncé soixante huit (68) affaires criminelles réparties de la manière suivante : viols (4), vols à mains armées (20), association de malfaiteurs (5), coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner (5), assassinat (4), meurtre (4), enlèvement d’enfant et complicité (1), tentative d’assassinat (1), vol qualifié (1), pillage et détentions de munitions (1), escroquerie qualifié et complicité (1) et séquestration (1).
Parlant du sérieux qu’ils comptent imprimer à l’examen des dossiers inscrits, le procureur par intérim a rassuré qu’au cours de l’examen des dossiers les principes universel de droit, les magistrats du parquet (agents de poursuite), ne seront influencés ni par des contraintes matérielles, ni la nécessité d’évacuer des contentieux trop importants.
Au sortir de la rencontre, le procureur général près la cour d’appel de Conakry s’est félicité de l’ouverture des audiences criminelles avant d’ajouter que cela va réduire considérablement la population carcérale.
Enfin, Moundjour Chérif a annoncé que le ministre de la justice présidera à Boké la semaine prochaine la cérémonie officielle du lancement des audiences criminelles.
Mouctar Barry pour Guineematin.com
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