Procès pour détournement à la BCRG : le procureur requiert de 2 et 5 ans de prison contre les mis en cause

Le procès de quatre personnes poursuivies pour détournement d’importantes sommes d’argent à la Banque Centrale a connu son dernier virage ce mercredi 12 juillet 2017 au Tribunal de Première Instance de Kaloum. L’heure était aux plaidoiries et réquisitoires, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Les prévenus madame Kéita Kadiatou Baldé, Ibrahima Sory Sylla, Oumar Bah et Younoussa Soumah ont comparu les dernières semaines pour des faits de détournement et de complicité de détournement de deniers publics. Ils sont soupçonnés d’avoir subtilisé à la BCRG les montants de cent cinquante mille (150 000) Dollars US et cent mille (100 000) Euros qu’ils se sont partagés.

Dans sa plaidoirie, Maître Mohamed Sampil, avocat qui défend les intérêts de la BCRG, va qualifier les prévenus de « symbole de la situation de prédation de l’économie guinéenne, qui est devenu un sport national ». Pour lui, trois des quatre prévenus ont reconnu les faits aussi bien à l’ORDEF (Office de Répression de la Délinquance Economique et Financière) que devant le juge d’instruction. C’est seulement Younoussa Soumah qui « a opté pour la dénégation systématique ».

Après avoir dit que la BCRG a subi « des préjudices incommensurables » par rapport à cette affaire, maitre Sampil va solliciter que les prévenus soient condamnés à payer 58 mille 500 dollars à titre principal. Cette somme constitue le reste à payer des montants détournés.

Ensuite, l’avocat va demander la condamnation solidaire des 4 personnes au payement de 2 milliards de FG comme dommages et intérêts.

Dans ses réquisitions, le procureur Fallou Doumbouya va demander le minimum légal pour les trois prévenus (madame Kéita Kadiatou Baldé, Ibrahima Sory Sylla et Oumar Bah) pour avoir coopéré en remboursant les montants détournés. Il a alors requis deux (2) ans de prison ferme et une amende de 30 millions de francs guinéens. Pour ce qui est de Younoussa Soumah qui a « opté pour la dénégation systématique », monsieur Doumbouya a requis cinq (5) ans de prison, le payement des montants dus à la BCRG et la confiscation de ses biens.

Ensuite, c’est fût autour des avocats de la défense de défiler à la barre en plaidant tous coupables des faits de détournement et complicité. Cependant, de maître Aboubacar Sylla à maître Moussa Diallo en passant par maitre Barry, la défense va critiquer les dysfonctionnements qui caractérisent une institution aussi stratégique que la BCRG.

« Pourquoi c’est seulement le trésor public qui a averti la BCRG des anomalies ? Que fait le service de contrôle interne de la banque, censé travailler quotidiennement ? », s’est interrogé maître Barry.

S’engouffrant dans cette brèche, maître Aboubacar Sylla soutiendra que la BCRG est un « monstre aux pieds d’argile.

La BCRG est fragile, mais une fragilité voulue et entretenue à dessein », va-t-il lancer. Il finira par dire que c’est le « menu fretin qui a été mis aux arrêts » et que les vrais responsables des détournements à la BCRG ne sont pas inquiétés.

Dans leur ensemble, les avocats vont demander de larges circonstances atténuantes pour leurs clients, surtout pour ceux qui ont remboursé les montants supposés avoir été détournés.

Le juge, Mohamed chérif Sow, après avoir écouté « religieusement » toutes les parties a prévu de rendre sa décision dans une semaine, précisément, le mercredi 19 juillet.

Nous y reviendrons !

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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