Des cris autour de la centralisation : qui veut « manipuler » les résultats ?

Plusieurs responsables, militants et sympathisants de l’opposition ont interpellé votre quotidien en ligne Guineematin.com pour dénoncer un risque de manipulation des résultats des votes au sortir des élections locales de ce 4 février 2018, en citant comme prétexte l’interdiction faite aux délégués des candidats d’accéder aux salles de centralisation.

Il convient alors de revenir ici sur le dispositif mis en place par la commission nationale électorale indépendante (CENI) pour garantir la crédibilité et la transparence de ce scrutin de proximité.

D’abord, le bureau de vote est composé de 5 personnes dont 2 accesseurs parmi lesquels un représentant de l’opposition. A côté, les délégués des différentes listes de candidatures sont admis dans la salle pour surveiller le déroulement des opérations de vote de manière à empêcher toute fraude.

Ensuite, à la commission électorale préfectorale indépendante (CEPI) pour les communes urbaines, commission électorale communales indépendante (CECI) pour la ville de Conakry ou commission électorale sous-préfectorale indépendante (CESPI) pour les communes rurales, deux structures sont aussi installées : la commission de réception et de transmission des procès-verbaux venus des bureaux de vote qui travaille sous l’œil vigilant des représentants des différents candidats à ces élections locales et la commission administrative de centralisation des résultats des votes (CACV) au sein de laquelle siègent deux représentants des différentes listes en compétition. Présidée par un magistrat et composée de 5 personnes, cette CACV reçoit comme observateur un représentant de chacune des listes en compétition.

Les observateurs déployés par les organisations de la société civile sont également admis dans les différentes salles qui abritent la commission de réception et de transmission des procès-verbaux et la commission administrative de centralisation des résultats des votes.

C’est donc pour éviter tout envahissement inutile que les délégués des candidats dans les bureaux de vote ne sont autorisés à accompagner les procès-verbaux que jusqu’au seuil de l’entrée principale des sièges des démembrements de la CENI abritant les deux commissions concernées.

Il convient aussi de signaler que pour les opérations du vote, la CENI a installé un centre de commandement opérationnel au sein duquel siègent les représentants de tous les candidats à ces élections locales.

Tout ce dispositif participatif prouve à suffisance la volonté de collégialité émanant de la commission électorale nationale indépendante (CENI) visant garantir la crédibilité des résultats issus du vote et à les faire accepter par tous les acteurs concernés.

Assuré donc de la présence des représentants légaux de tous acteurs concernés dans toutes les étapes du processus électoral, la CENI a estimé, à raison, qu’aucun attroupement du public devant ses locaux ne se justifie. Surtout que la redoutable mission de centralisation des résultats des votes a plus que jamais besoin d’un cadre serein.

Il nous est donc très difficile de croire que le fait de limiter le nombre de représentants des candidats dans les salles de réception et de centralisation des résultats des vote ainsi que le refus de tout regroupement du public devant les locaux des démembrements de la CENI constitue une volonté manifeste de frauder ou de manipuler le choix des électeurs clairement exprimé dans les urnes.

Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

Facebook Comments Box