Vie du prince Abdouramane Barry de Timbo : l’ambassade des États-Unis présente le film « De Prince à Esclave »

L’ambassade des États-Unis en Guinée a publié ce vendredi 26 avril 2024 le film animé « De Prince à Esclave  » retraçant la vie du prince Abdouramane Barry de Timbo (préfecture de Mamou). Ce film plein d’émotion favorise le renforcement des liens entre la Guinée et les États-Unis. Cette cérémonie de présentation a connu la forte mobilisation des sages de Timbo, des élèves et étudiants de la capitale, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était à l’ambassade.

Le prince Abdouramane Barry est le fils du roi Almamy Sory Mawdho. Il a été capturé à Timbo (capitale d’alors du Fouta Djalon) et vendu comme esclave à des marchands aux États-Unis. Après 40 ans d’esclavage, il a été libéré par ordre du président américain d’alors John Quincy Adams, grâce à l’implication du sultan marocain Abderrahmane ben Hicham. En rejoignant sa terre natale (Timbo en République de Guinée), le Prince a trouvé la mort au Liberia des suites de maladie. Une dizaine de ses descendants ont effectué des visites dans leur village d’origine.

Le film d’animation « De Prince à Esclave  » de 7 minutes, retrace le parcours émotionnel du Prince Abdouramane Barry de Timbo, qui est décédé sans atteindre son objectif, de retrouver son Timbo natal. Il laisse derrière lui un héritage plein d’espoir.

L’ambassade des États-Unis a créé ce film pendant 6 mois en utilisant des outils de l’intelligence artificielle pour relier le passé et le présent tout en préservant l’histoire du Prince Abdourahmane Barry de Timbo.

Alexander Hunt, conseiller chargé des affaires publiques et de la presse à l’ambassade des USA en Guinée

Face à un parterre de journalistes, Alexander Hunt a rappelé l’objectif de la création de ce film d’animation. « On veut aussi confronter notre histoire partagée avec la Guinée. Notre objectif c’est de préserver cette histoire mais aussi de façonner un avenir basé sur le respect, la compréhension mutuelle, le droit de l’homme. On veut surtout éviter que les injustices comme l’esclavagisme se reproduise. On est là pour promouvoir cette histoire, soutenir les Guinéens comme les sages de Timbo. Notre objectif est de diffuser ce film à travers les réseaux sociaux, à travers les télévisions si possible, mais en utilisant les événements éducatifs aux écoles, aux centres américaines à travers la Guinée. C’est très intéressant de voir que même les outils de l’intelligence artificielle connaissent cette histoire. Donc on a interagi avec les outils de l’intelligence artificielle pour mieux connaître l’histoire. Mais on a utilisé aussi des documents qu’on a pour vérifier que l’information qu’on a eu était correcte », a expliqué Alexander Hunt, conseiller chargé des affaires publiques et de la presse à l’ambassade des USA en Guinée.

Ce cadre de l’ambassade a ajouté que « le voyage des États-Unis des sages de Timbo est une initiative prise par les sages. Donc on est vraiment content qu’ils ont choisi de retourner aux États-Unis, ils sont allés l’année dernière aussi. Pendant leur voyage, ils ont retracé les pas du Prince, en faisant des rencontres avec les descendants d’Abdourahmane aux États-Unis, de la diaspora Guinéenne aux États-Unis, des organisations qui ont aidé à la libération du Prince à l’époque, mais aussi avec le gouvernement des autorités locales et nationales à Washington. Donc ils vont visiter Nathiése à Mississipi où le Prince a été esclave mais ils  vont aller à Hartford au Connecticut et à Washington DC », a laissé entendre Alexander Hunt.

Elhadj Mody Oury Barry, membre du Haut Conseil de Timbo

Elhadj Mody Oury Barry, membre du haut conseil de Timbo, a expliqué l’importance de la création de ce film. Il a ensuite appelé les natifs de Timbo à s’unir. « C’est un film émotionnel parce qu’il nous retrace trois étapes de la vie d’un homme. Première étape c’est la vie du Prince. Deuxième étape, c’est l’esclavage où il était sous l’autorité de quelqu’un. C’était une période lamentable. Troisième étape, il est libre. Cette étape a été très courte. Il n’a pas pu rejoindre sa famille, il est mort en chemin au Libéria. C’est les américains qui ont fait ce film, normalement c’est nous qui devons faire, mais aujourd’hui par ricochet nous avons le support d’une institution publique. (Ce film est intéressant parce qu’il va) rendre facile l’éducation, demander des bourses à travers cette association, trouver un moyen pour dire que nos enfants de Timbo veulent aller étudier, trouver des moyens de faire des centres de santé en Guinée. Nous avons beaucoup d’opportunités. La première chose que nous devons faire c’est de travailler ensemble, nous devons être unis en Guinée ici avant d’aller voir les descendants d’Abdourahamane là-bas. Nous devons refuser toute division (…) . C’est Timbo qui est là, ce n’est pas un individu, nous avons le même langage », a-t-il expliqué.

Ce membre du haut conseil a rappelé que l’ambassadeur des États-Unis en Guinée, a, au cours d’une visite, a distribué 200 documents retraçant l’histoire d’Abdourahamane Barry dans les écoles de Timbo.

Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel : (+224) 621144891

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